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Santé

Médicaments contre l'obésité: de nouvelles restrictions imposées par les autorités pour limiter les risques

Le laboratoire danois Novo Nordisk a annoncé mardi le lancement commercial en France de son médicament vedette contre l'obésité, le Wegovy, sur ordonnance mais sans remboursement

Le laboratoire danois Novo Nordisk a annoncé mardi le lancement commercial en France de son médicament vedette contre l'obésité, le Wegovy, sur ordonnance mais sans remboursement - SCOTT OLSON © 2019 AFP

L'Agence de sécurité du médicament a annoncé ce mardi 8 octobre de nouvelles restrictions pour la prescription des "aGLP-1", des médicaments utilisés dans le traitement de l'obésité. Un médecin généraliste ne pourra par exemple plus initier un traitement.

Les autorités sanitaires veulent protéger les patients des mauvais usages. Dans un communiqué publié ce mardi 8 octobre, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé de nouvelles restrictions relatives aux médicaments utilisés dans le traitement de l'obésité.

Des "aGLP-1" plus connus sous les noms de Saxenda ou Wegovy. Ce dernier est d'ailleurs un "sémaglutide" comme le célèbre Ozempic, qui n'est, lui, indiqué que dans le traitement du diabète. Ces médicaments imitent une hormone intestinale et donnent un sentiment de satiété, réduisant l'appétit.

"Cette mesure vise à sécuriser l’utilisation des aGLP-1 indiqués dans le traitement de l’obésité, dans un contexte de mésusage potentiel de ces produits", écrit l'ANSM après avoir réuni un comité d'experts sur ces utilisations inadaptées.

Deux nouvelles règles sont à retenir: la première concerne le médecin capable de délivrer le traitement. Désormais, seuls les médecins spécialisés en endocrinologie-diabétologie-nutrition pourront initier un traitement. Toutefois, "les renouvellements peuvent être réalisés par les médecins généralistes".

L'IMC et l'âge, de nouvelles conditions

En plus d'un nouveau circuit de prescription, l'ANSM demande aux professionnels de santé de suivre le parcours de soin défini par la Haute autorité de santé (HAS). Elle demande de mettre en place ce traitement de l'obésité chez les patients ayant un indice de masse corporel (IMC) "initial supérieur ou égal à 35kg/m²".

Par ailleurs, ces médicaments doivent être délivrés chez des patients âgés de moins de 65 ans, et en "deuxième intention", c'est-à-dire après l'échec d'un premier traitement, ici "en cas d’échec de la prise en charge nutritionnelle et en association à un régime hypocalorique et à une activité physique".

Éviter les "mésusages"

Avec ces restrictions, les autorités sanitaires espèrent endiguer les "mésusages" "avérés" de ces produits, "notamment le détournement à des fins esthétiques par des personnes pour qui ce traitement n'est pas indiqué", pouvant mener à des effets indésirables parfois graves.

Dans une précédente note, l'ANSM indiquait l'étude de plusieurs cas d'effets indésirables rares, comme des pancréatites ou des occlusions intestinales. Des recherches sur des effets indésirables à long terme "actuellement non-connus ou très rares" comme des cancers étaient également annoncées en juillet.

Des effets potentiellement limités par des difficultés d'approvisionnement au moins en partie tirés par la viralité de ces médicaments sur les réseaux sociaux. Un engouement, parfois problématique, qui pourrait être brisé.

Tom Kerkour