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Les pharmaciens prioritaires pour les doses de vaccin? Véran écrit aux médecins pour apaiser les tensions

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Dans un courrier envoyé ce vendredi, le ministre de la Santé s'excuse de la "confusion" née d'un mail envoyée par la Direction générale de la Santé. Il y était écrit que les pharmaciens étaient prioritaires dans la réception de doses d'AstraZeneca, aux dépens des médecins.

"Je suis désolé." Après plusieurs jours de tension avec les médecins généralistes, Olivier Véran leur a adressé ce vendredi une longue lettre, relayée par la Fédération des Médecins de France. Dans cette dernière, le ministre de la Santé assure qu'ils seront "les acteurs majeurs de la campagne vaccinale".

"Je sais votre investissement, votre engagement, votre dévouement sans faille depuis le 1er jour, auprès de vos malades et de leurs familles. Les Français le savent aussi, qui vous accordent leur confiance autant que leur gratitude", écrit le ministre de la Santé.

Un mail alarmant

Une polémique est née à la suite d'un message envoyé dans la nuit de dimanche à lundi par le Directeur général de la Santé. Dans ce texte, il est notamment écrit que les pharmaciens seraient cette semaine, prioritaires dans la réception de doses d'AstraZeneca, aux dépens des médecins, et alors que la vaccination en pharmacie démarre au niveau national ce lundi 15 mars.

"Pour la semaine du 8 mars, la commande ne sera ouverte que pour les besoins propres des officines. Il ne sera pas possible de prendre des commandes pour les médecins compte-tenu du nombre de doses livrées par AstraZeneca (environ 28.000 flacons disponibles à la commande)", peut-on lire dans ce mail, qui a suscité la colère des généralistes.

Le syndicat de médecins généralistes MG France avait alors réclamé la démission de Jérôme Salomon. Dans un souci d'apaisement, Olivier Véran était revenu sur cette annonce, assurant mardi que les commandes de vaccins contre le Covid-19 seraient rouvertes aux médecins "dès la fin de la semaine".

"On a absolument aucun problème vis-à-vis des pharmaciens. Mais énormément de rendez-vous avaient été pris. Le ministère voit des doses, nous nous voyons des êtres humains, qui mettaient un immense espoir dans la vaccination et pour lesquels malheureusement, on va être obligés d'annuler les vaccins", déplore ce vendredi à l'antenne de BFMTV Corinne le Sauder, médecin généraliste et présidente de la Fédération des Médecins de France.

Des retards d'AstraZeneca

Dans ce courrier envoyé ce jour, le ministre de la Santé rappelle que "les laboratoires, en particulier AstraZeneca donnent une visibilité courte sur les livraisons, en volume et en date précise". Et d'ajouter: "au jeudi 11 mars, près de 532 000 vaccinations ont été faites, de sorte qu'il reste plus de 1 million de vaccins disponibles pour vos patients."

Mais "en raison de retard dans la chaîne logistique du laboratoire AstraZeneca, les livraisons de vaccin qui étaient prévues ne seront pas respectées la semaine prochaine et les deux suivantes".

En outre, le ministre souligne la nécessité d'avoir recours aux pharmaciens pour la vaccination, alors que "plus de 30% des Français n'ont pas accès à date à la vaccination par leur médecin traitant".

"Les infirmières, les sages-femmes et d'autres professionnels sont aussi habilités à vacciner. C'était le sens du message qui a vous a été adressé dimanche soir dernier, et je suis désolé qu'il ait mis de la confusion, voir provoqué de la colère", s'est excusé Olivier Véran.

Mais il promet que malgré les retards, "toutes les commandes passées sont et seront honorées."

Esther Paolini Journaliste BFMTV