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Vaccins prioritaires en pharmacie: un syndicat de médecins veut la démission de Jérôme Salomon

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Dans un document envoyé dimanche soir, la Direction générale de la Santé déclare prioriser, cette semaine, la livraison des vaccins aux pharmacies, plutôt qu'aux médecins généralistes.

"MG France réclame la démission de Jérôme Salomon." Dans un court communiqué publié ce lundi matin, le syndicat de médecins généralistes MG France réclame le départ du directeur général de la Santé, à la suite d'un message envoyé dans la nuit de dimanche à lundi par l'organe du ministère de la Santé. Dans ce texte, il est notamment écrit que les pharmaciens seront, cette semaine, prioritaires dans la réception de doses d'AstraZeneca, aux dépens des médecins.

"À noter que pour la semaine du 8 mars, la commande ne sera ouverte que pour les besoins propres des officines, il ne sera pas possible de prendre des commandes pour les médecins compte tenu du nombre de doses livrées par AstraZeneca (environ 28.000 flacons disponibles à la commande)", explique la DGS.

"Leurs carnets de rendez-vous vaccinaux sont pleins"

"La Direction générale de la Santé et particulièrement son directeur Jérôme Salomon estime nécessaire de détourner les doses prévues pour les généralistes vers les pharmacies", écrit MG France. "Cette décision, si elle devait être confirmée, entraînerait la nécessité de décommander tous les rendez-vous prévus dans les cabinets", assure le syndicat.

Depuis fin février, les médecins de ville peuvent vacciner les patients, âgés de 50 à 64 ans avec comorbidités, dans leur cabinet, et depuis le 2 mars, les personnes âgées de plus de 75 ans.

Selon MG France, ces professionnels de santé "se sont massivement investis dans la prise en charge de la vaccination", et ont vacciné dans leurs cabinets "200.000 personnes en cinq jours lors de cette première semaine". "Leurs carnets de rendez-vous vaccinaux sont pleins pour les semaines prochaines", affirme le communiqué.

"Les pharmaciens devaient ouvrir la vaccination à la fin du mois, et on l'a avancée au 15 mars, ce qui est une bonne chose, puisque l'on multiplie les bras", explique ce lundi matin le docteur Alain Ducardonnet, spécialiste santé pour BFMTV. "Le seul problème c'est que le nombre de vaccins prévus et la répartition prévue ne prenait pas en compte les pharmaciens, donc on décale de huit jours la possibilité pour les médecins d'obtenir les doses de vaccins."

Une "décision invraisemblable"

Le syndicat MG France avait déjà protesté le 2 mars, à la suite de critiques pointant du doigt un trop faible engagement de la profession dans la campagne vaccinale, déclarant "que c'est avec grande parcimonie que les autorités sanitaires ont accordé un flacon de dix doses au médecin".

Cette fois, ils vont plus loin, réclamant "que le ministère donne les consignes nécessaires pour que les besoins des médecins soient tous pourvus", mais aussi "que soit mis fin aux fonctions des responsables de cette décision invraisemblable, dont le signataire de ce message, Jérôme Salomon". Le syndicat demande également aux médecins généralistes "d'exiger de leur pharmacien les doses commandées et de renouveler dès aujourd'hui leur commande suivante".

L'arrivée rapide de doses d'AstraZeneca dans les officines a été actée par le Premier ministre Jean Castex jeudi dernier, il avait alors annoncé que la vaccination en pharmacie serait possible "à partir de la semaine du 15 mars". Dans son document, la DGS annonce que les premiers établissements, situés dans 18 départements jugés les plus à risque, recevront dès ces jeudi et vendredi les premières doses.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV