Le gouvernement annonce un observatoire des violences sexuelles en santé pour lutter contre "l'omerta"

Le ministre de la Santé Yannick Neuder au palais de l'Élysée ce 15 janvier. - Ludovic MARIN
Le ministère de la Santé va créer un observatoire des violences sexistes et sexuelles au sein du secteur de la santé, a indiqué ce vendredi 17 janvier le ministre de la Santé Yannick Neuder. Ce dernier était en déplacement aux Hospices Civils de Lyon (HCL), qui regroupent les hôpitaux publics de la ville.
Cette création est l'une des mesures prévues dans le cadre d'un plan global contre ces violences, mises en lumière récemment par deux enquêtes de l'Ordre des médecins et l'Ordre des infirmiers.
"Une culture spécifique au monde de la santé"
Elles montrent qu'"au sein du secteur de la santé, une professionnelle sur deux déclare avoir été ou être victime de violences sexistes et sexuelles (VSS) dans son parcours étudiant ou son exercice", selon le ministère de la Santé.
L'objectif du plan annoncé vendredi "est de contrer une culture spécifique au monde de la santé qui a pu privilégier l'omerta et le silence, au nom de la confraternité et face à des événements difficiles", a indiqué Yannick Neuder, cité dans un communiqué du ministère.
Le plan prévoit notamment d'étendre les prérogatives de l'Observatoire national des violences en santé (ONVS), de mettre en place des référents dans les Groupements hospitaliers de territoire (regroupement de plusieurs hôpitaux).
Il prévoit aussi de "faciliter le contrôle de l'honorabilité des professionnels via l'accès au FIJAIS (fichier des infractions sexuelles)", et "l'intégration de personnalités qualifiées extérieures dans les conseils de discipline nationaux" des hôpitaux.
En décembre dernier, l'Ordre national des infirmiers s'inquiétait de la "prévalence effrayante des violences sexistes et sexuelles contre les infirmières". Selon leur consultation menée auprès de 22.000 professionnels, 49% de ces soignants ont été victimes de mots, gestes, ou agressions s'apparentant à des violences sexistes et sexuelles dans l'exercice de leurs fonctions.