Lancement de la campagne de vaccination: ce que l'on sait et ce que l'on ignore encore

Jean Castex l'a annoncé mercredi: les premières vaccinations contre le Covid-19 pourraient intervenir "dès la dernière semaine de décembre", a indiqué le Premier ministre en dévoilant la stratégie vaccinale du gouvernement à l'Assemblée nationale.
Un débat, sans vote, a suivi les annonces. Jean Castex devait se livrer ce jeudi matin au même exercice devant les sénateurs, mais du fait du test positif d'Emmanuel Macron au Covid-19, dont Jean Castex est cas contact, le Premier ministre a dû se mettre à l'isolement. C'est Olivier Véran qui endosse la responsabilité de l'exercice.
· Quel est le calendrier?
Le calendrier vaccinal, déjà anticipé par le gouvernement, est désormais plus précis au vu des annonces gouvernementales. La vaccination anti-Covid va commencer à partir du 27 décembre, a indiqué ce jeudi matin la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Elle avait indiqué mercredi que les 27 pays de l'UE devraient pouvoir commencer à vacciner le même jour et avant la fin de l'année.
En France, il avait d'ores et déjà été acté que la vaccination serait organisée en trois phases. La première phase concerne les personnes âgées résidant en Ehpad, soit environ 1 million de personnes. Cette première phase pourra donc débuter fin décembre et s'étalera jusqu'au début du mois de février.
La deuxième phase concerne les personnes dites à risque, âgées ou présentant des comorbidités, ainsi que les professionnels de santé, ce qui représente quelque 14 millions de personnes.
La troisième phase s'ouvrira en juin, avec l'ouverture de la vaccination au reste de la population, la phase "grand public", à l'exclusion des mineurs.

· Quels sont les vaccins qui tiennent la corde?
Trois vaccins tiennent la corde: il s'agit de ceux des laboratoires AstraZeneca, Moderna, et celui de Pfizer-BioNTech.
Au niveau européen, des contrats ont été conclus avec six laboratoires et environ 200 millions de doses ont été commandées par les autorités européennes.
Ce sont "des quantités théoriques au cas où chaque laboratoire aurait une autorisation de mise sur le marché, ce qui n'est pas garanti", a précisé Margaux de Frouville, cheffe du service Santé de BFMTV, sur notre antenne.
"Le vaccin de Pfizer est plus sensible que le vaccin de Moderna, mais il pourrait y avoir des améliorations dans les mois à venir sur la stabilité de ce vaccin", a estimé sur BFMTV Jean-Daniel Lelièvre, chef du service Immunologie et maladies infectieuses de l'hôpital Henri-Mondor, à Créteil (Val-de-Marne).
· Qu'ignore-t-on encore de ces vaccins?
Si des campagnes de vaccination ont commencé à se déployer, notamment au Royaume-Uni ou encore aux États-Unis ou au Canada, des inconnues subsistent.
L'épidémiologiste Yves Buisson, président du groupe Covid-19 à l'Académie nationale de médecine, en pointe trois:
"La durée de protection, désigne-t-il en premier lieu. On a également des inconnues concernant l'efficacité sur les personnes très âgées. La troisième inconnue: est-ce que les personnes vaccinées pourront être porteuses du virus sans être malades et pourront transmettre le virus?", a poursuivi l'épidémiologiste sur BFMTV.
· Quelles sont les étapes restant à franchir?
En France, le déploiement de la campagne de vaccination n'est plus qu'une histoire de jours, selon les annonces de Jean Castex mercredi. Pour donner le coup d'envoi de cette nouvelle étape dans la lutte contre la propagation du virus, il est encore nécessaire d'obtenir une autorisation de mise sur le marché de la part de l'Agence européenne du médicament.
Cette dernière est "attendue pour le 21 décembre", et un avis de la Haute autorité de santé (HAS) française doit être rendu "dans la foulée".