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Santé

"La situation est compliquée": Olivier Véran reconnaît un manque de moyens dans les hôpitaux

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d'une session de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris le 26 octobre 2021

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors d'une session de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris le 26 octobre 2021 - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Le ministre de la Santé, dans un entretien accordé à Libération, évoque notamment la fermeture temporaire d'unités dans les hôpitaux "faute de soignants, faute surtout de pouvoir en recruter".

"La situation est compliquée" dans les hôpitaux, reconnaît le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui évoque "une hausse de près d'un tiers des postes vacants chez les paramédicaux par rapport à l'automne 2019", dans une interview à Libération mercredi.

"Nous venons de donner un coup de sonde dans seize CHU et effectivement, si on extrapole les données, on constate une hausse de près d'un tiers des postes vacants chez les paramédicaux par rapport à l'automne 2019", détaille le ministre. "Un certain nombre d'unités dans des hôpitaux sont obligées de fermer temporairement, ou de réduire la voilure, faute de soignants, faute surtout de pouvoir en recruter", ajoute-t-il.

Près de 20% des lits fermés à l'hôpital faute de soignants

Olivier Véran note également une augmentation de l'absentéisme "d'un peu moins d'un point sur la même période pour les personnels non médicaux", ainsi que des démissions, mais "dans des proportions modérées".

Par ailleurs, entre 2018 et 2021, un peu plus d'un millier d'étudiants infirmiers en formation ont "démissionné avant la fin de leurs études" et "une enquête sera lancée" pour qu'on "en comprenne les raisons".

La Fédération hospitalière de France (FHF) avait fait état, le 20 octobre, d'"un taux d'absentéisme de l'ordre de 10%" et de "2 à 5% de postes vacants de soignants" au sein des hôpitaux et des établissements médico-sociaux publics.

Et dans son avis du 5 octobre, le Conseil scientifique faisait état d'"un pourcentage important de lits fermés, chiffré à environ 20%" malgré un "recours déjà important et en augmentation aux heures supplémentaires et à l'intérim".

"Je refuse le fatalisme"

Ces données recueillies "auprès des grandes structures hospitalières du pays dans les plus grandes régions françaises" mettent également en lumière "un grand nombre d'emplois vacants, avec notamment 5 professions en tension" : infirmiers, infirmiers de bloc opératoire, infirmiers anesthésistes, manipulateurs de radiologie et masseurs-kinésithérapeutes.

Fin septembre, une étude de la Drees indiquait que fin décembre 2020 les hôpitaux enregistraient 5700 lits d'hospitalisation complète fermés de plus qu'à fin décembre 2019.

"La situation est compliquée, mais je refuse le fatalisme", dit Olivier Véran dans l'interview à Libération. Il assure avoir conscience "que la problématique actuelle la plus lourde", ce sont "les conditions de travail dégradées à cause des sous-effectifs".
H.G. avec AFP