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Santé

L'IHU de Marseille dément avoir pratiqué un essai thérapeutique sur la tuberculose

Didier Raoult nie les accusations d'essais cliniques "sauvages". (PHOTO D'ILLUSTRATION)

Didier Raoult nie les accusations d'essais cliniques "sauvages". (PHOTO D'ILLUSTRATION) - Christophe SIMON © 2019 AFP

Dans un communiqué publié jeudi, le chef du pôle maladies infectieuses et tropicales répond aux accusations d'essais sauvages. Il assure que les traitements relèvent "d'une stratégie de soin habituel".

C'est un démenti formel. Le chef du pôle maladies infectieuses et tropicales de l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille a réagi jeudi aux accusations d'essais cliniques "sauvages" contre la tuberculose menés au sein de l'IHU.

"Aucun essai thérapeutique n'a été pratiqué par le pôle maladie infectieuse sur la tuberculose et aucun décès n'a été à déplorer avec ces traitements prescrits de façon adéquate dans leur situation", martèle le Pr. Philippe Brouqui, dans un communiqué partagé sur Twitter par Didier Raoult, directeur de l'IHU.

"Les traitements utilisés dans le pôle sont tous des antituberculeux utilisés depuis la Seconde Guerre mondiale, la Clofazimine et Pyrazinamide qui sont des traitement recommandés par l'OMS pour les tuberculoses résistantes", poursuit le chef du pôle maladies infectieuses et tropicales.

Selon ce texte, ces traitements "ne relèvent pas d'une stratégie de recherche mais d'une stratégie de soin habituel".

"Déterminer qui a transmis des dossiers confidentiels"

Le médecin précise que sur 96 patients ayant bénéficié d'un traitement antituberculeux conventionnel, 13 sont morts contre un seul patient traité avec l'association de la Clofazimine et du Pyrazinamide, dont il impute le décès à un cancer terminal.

"Les médicaments incriminés bénéficient tous d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour d'autres pathologies et les bacilles tuberculeux des patients testés au laboratoire étaient tous sensibles aux antibiotiques qui ont été utilisés", assure-t-il.

Le chef du pôle maladies infectieuses précise être "heureux" de l'enquête en cours "afin de déterminer qui a transmis et recèle des dossiers confidentiels de patients protégés par le secret professionel". Un aspect du dossier qui a aussi indigné Didier Raoult qui écrivait mardi que la transmission de dossiers de patient à des médias était "honteu(se) et contraire à toutes les règles de déontologie".

Le professeur controversé assurait que ces dossiers avaient été transmis "sans le consentement de ces patients", un fait qui transgresse "toutes les règles de la morale".

Le parquet de Marseille saisi

La semaine dernière, Mediapart a révélé que l'institut, dirigé par le professeur controversé Didier Raoult, avait administré un protocole non-autorisé par les autorités sanitaires à des patients, entraînant de graves complications pour certains d'entre eux.

En réaction, le parquet de Marseille a annoncé jeudi faire une évaluation d'un signalement par l'Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM).

Diane Regny