"Je n'ai pas peur de la mort": l'incroyable combat de Yannick qui défie la maladie de Charcot depuis 18 ans

Capture d'écran du profil personnel Facebook de Yannick Ferrand. L'homme est aujourd'hui âgé de 62 ans et vit depuis 2007 avec la maladie de Charcot. - Capture d'écran Facebook / Yannick Ferrand.
Le corps médical lui donnait entre trois et cinq ans à vivre, cela fait maintenant 18 ans qu'il tord le cou à la maladie. À Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) Yannick Ferrand âgé de 62 ans est atteint d'une sclérose amyotrophique (SLA ou maladie de Charcot) depuis près de 18 ans.
Une maladie évolutive, dont les premiers symptômes furent l'extrême fatigue et la gêne à l'élocution, qui ont forcé cet ancien boucher en hypermarché à arrêter son activité professionnelle, rapporte Ouest France ce lundi 7 avril.
"Ce n'est pas la maladie qui l'a fait arrêter de vivre"
Pour autant et malgré les difficultés grandissantes au quotidien, l'homme a décidé de se battre. S'il habite toujours chez lui avec son épouse Patricia, Yannick Ferrand se rend deux fois par semaine dans une maison d'accueil de jour afin de permettre à celle-ci de se reposer.
Dans leur maison, tout a été adapté pour Yannick. Dorénavant, le garage du couple constitue le rez-de-chaussée. Un réaménagement du domicile nécessaire et initié il y a 13 ans, lors des débuts de Yannick Ferrand en fauteuil roulant.
En effet en 2011, lors du mariage de sa fille aînée, le sexagénaire perd brutalement l'usage de ses membres inférieurs. "L'émotion était trop forte à supporter et c'est un élément déclencheur pour une maladie qui évolue. La moindre chute peut faire perdre des capacités difficilement récupérables", confie auprès de nos confrères de Ouest France Sylvain Allorent, le masseur-kinésitherapeute de Yannick.
Malgré tout l'homme se bat sans relâche, bien décidé à faire mentir les statistiques et déjouer les pronostics des médecins. "Il me restait trois à cinq ans à vivre", précise-t-il au journal.
"C'est un grand bavard qui tient ça de son ancien travail. (...) Ce n'est pas la maladie qui l'a fait s'arrêter de vivre", explique à son tour Patricia Ferrand.
En effet, Yannick reste actif et communique avec ses proches via une tablette émettant une voix de synthèse. Il reçoit également des messages d'autres personnes atteintes de la maladie de Charcot. Des personnes qui, comme lui, doivent apprendre de force à vivre avec une SLA.
D'après son kinésithérapeute, Yannick est un battant. L'un de ceux qui, malgré la mobilité réduite, peut assister à un match de football si la météo le permet. Ainsi, c'est à deux reprises que le soignant, devenu un ami, et le patient se sont rendus au stade de Beaujoire afin d'encourager l'équipe de Nantes. "Je me donne des défis de vie", martèle Yannick auprès de Ouest France. "Je n'ai pas peur de la mort. J'en rigole parfois. Le jour où ça viendra, je serai prêt."