"Je croyais que c'était impossible": une Française "potentiellement guérie" du VIH témoigne

Depuis le 15 septembre, 17 .757 auto-tests VIH ont été vendus en France. - BFMTV
Un espoir et de grandes précautions. Pour la première fois, une patiente française est "potentiellement guérie du VIH", comme l'ont annoncé avec enthousiasme et prudence les services de l'AP-HM, les hôpitaux marseillais.
La patiente est restée anonyme. Mais des informations à son sujet ont été partagées, notamment son historique médical. Âgée d'une soixantaine d'années, elle a vécu "plus de 26 ans" avec la maladie incurable. Depuis octobre 2023, elle vit sans traitement rétroviral.
"Un tel message d'espoir"
La résidente de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a été diagnostiquée séropositive en 1999. Elle a subi une greffe de moelle osseuse en juillet 2020 après avoir déclaré une leucémie aiguë, ce qui pourrait expliquer sa rémission. Pourquoi? Car le donneur était vraisemblablement porteur d'une mutation, transmise à la patiente, qui protège de la maladie.
"Lorsqu'on donne une chimiothérapie, on détruit toutes les cellules de la personne infectée par le VIH. Et on lui donne des nouvelles qui, elles, sont immunisées au VIH", a expliqué aux médias Olivia Zaegel-Faucher, cheffe de service du centre d'information et de soin de l'immunodéficience humaine et des hépatites virales.
"Dans cette situation, elle pourrait être potentiellement guérie du VIH", a-t-elle expliqué.
"C'est un tel soulagement"
Bien qu'anonyme, la patiente française a partagé un message d'espoir et de soulagement par l'intermédiaire des soignants, comme le rapporte France 3:
"Après 26 ans de maladie, je n'aurais jamais pensé qu'un jour, je puisse entendre une telle nouvelle, c'est un tel soulagement et un tel message d'espoir pour toutes les personnes qui sont dans le même cas", a-t-elle déclaré avant d'ajouter:
"J'ai une pensée toute particulière pour la personne qui a réalisé ce don de moelle osseuse, qui a permis non seulement une guérison totale de la leucémie, mais plus encore d'arriver à ce que je croyais l'impossible, vaincre le VIH".
Comme message aux autres malades elle assure que "la route est longue est semée d'embûches", mais qu'avec une bonne prise en charge, "on peut y croire encore, voir l'aube de la guérison".
Un cas presque impossible à répliquer
L'espoir, oui. Mais les précautions aussi. La Française est potentiellement la 8e personne séropositive au monde à connaître un espoir de guérison. Sept autres patients ayant bénéficié d'une greffe de moelle osseuse sont dans ce cas de figure. Un patient en Suisse, trois patients en Allemagne, deux patients aux États-Unis et un patient en Angleterre.
S'agirait-il d'un espoir de traitement? Bien que porteuse d'espoir, cette nouvelle n'ouvre pas la porte à une solution à grande échelle. "L'idée est de savoir comment, à partir de cette observation, on peut l'étendre à d'autres patients", a expliqué Raynier Devillier, le chef du service hématologie et greffe de moelle osseuse à l'Institut Paoli-Calmettes.
"Aujourd'hui, la greffe de moelle n'est pas un traitement qu'on va pouvoir affecter aux autres patients infectés par le VIH, pas sans autre indications que le VIH", a-t-il ajouté.
Statistiquement, cette situation tient d'ailleurs de l'improbable. La chance de trouver un donneur 100% compatible pour un don de moelle osseuse est d'un sur un million. Tandis que la mutation protégeant du VIH est chez 1% de la population mondiale. Un petit miracle.