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"J'ai reçu un coup à la tête": le directeur du CHU de Guadeloupe raconte son agression par des "antivax"

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Au lendemain de leur agression par des militants opposés à l'obligation vaccinale des soignants, le directeur du CHU de Guadeloupe et l'un de ses adjoints témoignent sur BFMTV.

Les tensions en Guadeloupe sont toujours plus fortes. Mardi, le directeur du CHU de Guadeloupe à Pointe-à-Pitre et ses deux adjoints ont été séquestrés et agressés avant d'être exfiltrés de leurs bureaux par la police alors qu'ils étaient assiégés par des militants contre l'obligation vaccinale des soignants mardi.

"Au moment de sortir en début de soirée, nous avons été violemment été agressés. D'abord, nous avons reçu un jet de liquide, qui s'est avéré être de l'urine. Et puis des coups, malgré le cordon de police. (...) Moi-même j'ai reçu un coup à la tête, je pense avoir perdu connaissance pendant quelques secondes", raconte Gérard Cotellon, le directeur général, sur BFMTV.

L'un de ses adjoints, Cédric Zolezzi, assure, lui, avoir été "frappé au dos. On a tenté de m'arracher mes outils de travail, on a arraché plusieurs boutons de ma chemise", explique-t-il.

"Nous avons été mis en danger par une foule haineuse, d'abord de personnes syndicalistes qui, depuis le début, étaient antivax (...). Il y avait avec eux des personnes inconnues de l'hôpital", résume le directeur adjoint. Selon lui, ils ont été visés parce qu'ils étaient "là pour appliquer une loi qui impose un vaccin aux professionnels de santé".

Colère du gouvernement

"93% des personnels CHU de Guadeloupe sont en conformité (...). Mais nous avons une minorité qui est radicalisée, à qui l'on a fait croire qu'elle serait quand même payée et que les organisations syndicales arriveraient à leurs fins en dépit de la loi", regrette Cédric Zolezzi.

L'affaire a provoqué la colère du gouvernement ce mercredi. À l'issue du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a déclaré: "c'est honteux, c'est révoltant, c'est scandaleux, et c'est inadmissible en République". "Une idéologie ne justifiera jamais qu'un groupe d'individus séquestre et frappe un directeur d'hôpital", a écrit Olivier Véran sur Twitter.

Un renforcement de l'obligation vaccinale

Ce n'est pas le premier incident qui touche le CHU de Guadeloupe. Il y a trois semaines, l'établissement a été caillassé par des manifestants.

Les syndicalistes concernés, eux, ont expliqué être "venus réclamer l'argent que l'on nous doit", d'après Gaby Clavier, ancien secrétaire de la branche santé de l'UGTG. Une partie d'entre eux ne sont en effet plus payés puisqu'ils ne respectent pas l'obligation vaccinale imposée aux soignants. À partir du 30 janvier, la troisième dose sera également obligatoire.

Anthony Audureau avec AFP