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"Il va falloir attendre un peu": l'exécutif appelle les plus de 75 ans à la patience pour se faire vacciner

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Alors que la vaccination contre le Covid-19 s'élargit ce lundi à toutes les personnes âgées de plus de 75 ans, le gouvernement prend des précautions de langage pour justifier les lenteurs.

"Il faut vivre avec un principe de réalité: quelles quantités de vaccins sont disponibles?" Cette mise en garde du Pr Alain Fischer ce lundi matin sur RTL illustre le défi auquel est confronté l'exécutif, à l'heure où un nouveau pallier a été franchi dans le périmètre des autorisations à se faire vacciner.

"On sait que les capacités mondiales de production ne sont pas telles qu'elles permettent de vacciner toute la population (...) du globe au cours de cette année", a prévenu l'immunologue et président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale.

"Il va falloir attendre un peu"

Cet appel à la patience survient alors que beaucoup de Français pouvant désormais avoir accès au vaccin contre le Covid-19 se plaignent de ne pouvoir obtenir de rendez-vous avant le mois de mars, et que Pfizer/BioNTech livrera cette semaine à la France 140.000 doses de vaccins de moins que ce qui était prévu.

Résultat, le gouvernement se voit contraint d'appuyer sur la pédale de frein. Et ce, alors même que le pays s'est d'abord singularisé par sa méfiance prononcée vis-à-vis de la vaccination.

Ce lundi sur France 2, Gabriel Attal a insisté sur le fait que tout allait "se faire progressivement" et dépendrait "du nombre de doses produites". "Il va falloir attendre un peu", a indiqué le porte-parole du gouvernement, pointant du doigt une situation "qui est loin d'être évidente".

"On a des stocks en France. On a reçu plus d'un million et demi de vaccins depuis le début, il y a plus de 400.000 personnes qui ont été vaccinées, et donc le fait qu'il y ait eu cette semaine un peu moins de livraisons que ce qui était prévu (...) ne remet pas en cause, évidemment, les vaccinations qui devaient avoir lieu cette semaine", a-t-il tenté d'expliquer.

"Montée en puissance"

Pour autant, Gabriel Attal a affirmé que l'exécutif maintenait son objectif de faire vacciner les 15 millions de Français "les plus vulnérables" d'ici à l'été prochain. "On pense pouvoir aller plus rapidement", croit-il. Alain Fischer, lui, précise néanmoins que la France ne peut "pas acheter plus de doses" que ce qui a été annoncé, rappelant qu'il y a "une certaine quantité de vaccins produite à l'échelle mondiale, et une partie part en Amérique (et) en Asie".

"Les pays pauvres sont beaucoup moins servis, ce qui est un problème important qui peut rejaillir sur nous dans un second temps", s'inquiète par ailleurs l'immunologue.

Qu'importe, le porte-parole du gouvernement promet qu'une "montée en puissance forte" est prévue dans les Ehpad, où des doses, dit-il, ont été mises "de côté". Et de tempérer en déclarant que l'exécutif dépendait à la fois de la production mondiale et des autorisations accordées aux différents laboratoires par les agences européenne et française du médicament.

Pour expliquer les éventuelles lenteurs, Gabriel Attal invoque également le "système de pharmacovigilance extrêmement solide" mis en place par la France.

Véran optimiste

En marge d'une visite au CHU de Grenoble, le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran a assuré que le cap du million de Français vaccinés contre le Covid-19 serait "largement atteint d'ici la fin du mois".

L'organisation logistique, a-t-il déclaré ce lundi matin, "elle fonctionne, elle est opérationnelle, elle continue de monter en régime". Annonçant qu'une "nouvelle livraison" de vaccins Pfizer arriverait en France cette semaine, Olivier Véran a promis que les Français seraient protégés "à mesure que les doses de vaccin nous parviennent".

Jules Pecnard Journaliste BFMTV