Grève des médecins: plus de 70% des cabinets médicaux fermés

Manifestation de médecins contre la réforme de Marisol Touraine, le 23 décembre à Lyon. - Jean-Philippe Ksiazek - AFP
Après le la mobilisation des urgentistes dès lundi, entre 70 et 80 % des cabinets médicaux de ville sont en grève ce mercredi et "ont baissé le rideau", affirme la puissante Confédération des syndicats médicaux français. "L’ensemble des médecins libéraux, généralistes, spécialistes sont entrés dans le combat contre le projet de loi de santé et pour la défense de leur liberté d’exercice", commente encore le syndicat sur son site Internet. Les spécialistes ont en effet rejoint mercredi le mouvement entamé dès mardi par les généralistes.
Dans certaines régions la CSMF fait valoir une mobilisation encore plus importante. La grève serait ainsi suivie jusquà 80 ou 90% en Alsace, Bretagne, Centre, Basse-Normandie, Pays-de-Loire, Lorraine, Poitou-Charentes, Rhônes-Alpes, Couronne parisienne.
La "semaine sans médecins libéraux" est lancée
Déjà mercredi, la CSMF manifeste sa satisfaction d'une "mobilisation sans précédent" et de la réussite de la "semaine sans médecins libéraux" qui vient de commencer.
Fermeture des cabinets et grève des gardes, du 24 au 31, sont les modes d'action choisis par plusieurs syndicats, dont CSMF, pour prouver l'importance de la médecine libérale.
Outre la revalorisation à 25 euros des consultations pour les généralistes, les libéraux demandent la réécriture, voire le retrait pur et simple du projet de loi santé porté par la ministre Marisol Touraine.
"Les médecins ne partent pas quinze jours en vacances"
"Nous, les médecins, ne sommes pas des excités, ce n'est pas dans nos habitudes de batailler comme ça. C'est que vraiment, la coupe est pleine, on n'en peut plus", assurait dès mardi Jean-Paul Ortiz, le président de la CSMF, qui regroupe généralistes et spécialistes.
A ceux qui moquent une "grève Courchevel" calquée sur une période de congés, Jean-Paul Ortiz rétorque qu'"en général, les médecins, parce qu'ils ne sont pas idiots, ne partent pas quinze jours en vacances". "Le pays habituellement ne se retrouve jamais sans médecins libéraux pour la semaine de Noël", clame-t-il.
Depuis plusieurs semaines, les appels à la grève se multiplient, syndicats de pédiatres, cardiologues ou encore radiologues s'étant engouffrés dans la brèche, avec parfois des revendications propres. Les pédiatres, par exemple, s'inquiètent d'être la spécialité "la moins bien rémunérée".
Tous dénoncent la généralisation du tiers payant d'ici à 2017, ses difficultés de mise en oeuvre et les retards de paiement que pourrait entraîner le dispositif.