Après les urgentistes, les médecins généralistes en grève ce mardi

Le monde médical est touché par de nombreuses grèves, en cette période de fêtes de fin d'année. (photo d'illustration) - Frederick Florin - AFP
Au tour des généralistes de raccrocher la blouse. Après les urgentistes lundi, les turbulences dans le monde médical se poursuivent ce mardi avec le début d'un mouvement de grève des médecins généralistes pour demander une relavorisation de leurs tarifs et contester le projet de loi santé. Et ce au moment même où la ministre de la Santé espère une sortie de crise avec les urgentistes.
Suspens chez les urgentistes
L'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), à l'origine d'un appel à la grève illimitée effectif depuis lundi, devait tenir un point presse dans la matinée pour annoncer les suites données à son mouvement.
Lundi, la ministre de la Santé Marisol Touraine s'était empressée d'annoncer une "issue favorable" aux négociations, faisant état de propositions sur l'organisation de leur temps de travail. Les nouvelles mesures de la ministre restent floues, même pour les syndicalistes, qui réclament, outre une limitation de leur temps de travail à 48 heures hebdomadaires, une rémunération des heures supplémentaire au-delà de la 39e heure.
"On est en train d'analyser le texte, parce qu'il y a des choses qui vont, il y en a d'autres qui posent problème. La question c'est de savoir si le verre est à moitié vide ou à moitié plein", a indiqué le porte-parole de l'Amuf, Christophe Prudhomme, lundi soir.
La grève des médecins libéraux s'annonce plus problématique
Si le mouvement de grève des urgentistes, qui peuvent être assignés en cas de besoin et dont la mobilisation consiste à épingler un badge à leur blouse, n'a pas posé trop de problèmes, l'entrée en grève des médecins libéraux s'annonce comme une toute autre affaire.
Déjà fortement sollicités pendant les fêtes, les services d'urgences risquent de l'être d'autant plus que les généralistes sont appelés à fermer leur cabinet ce mardi et à faire la grève des gardes par leurs principaux syndicats, MG France, la Fédération des médecins de France et le syndicat des médecins libéraux. La puissante confédération des syndicats médicaux français (CSMF, généralistes et spécialistes) appelle elle à démarrer le 24, jusqu'au 31, période où sont attendues des épidémies de grippe et de gastroentérite.
De 80% à 100% des médecins en grève
Dans le collimateur des médecins, certains points du projet de loi santé, comme la délégation de la vaccination aux pharmaciens, le pouvoir accru des agences régionales de santé ou la généralisation du tiers payant d'ici à 2017 (dispense d'avance de frais). Les médecins craignent de crouler sous la paperasse administrative, ainsi que les retards de paiement qu'entraînerait selon eux le tiers payant pour tous. Sur ce dernier point, la ministre a exclu tout recul mais promis des "garanties" quant à sa mise en oeuvre et une reprise des discussions à la rentrée.
L'examen du projet de loi santé par le Parlement a été repoussé au mois d'avril, pour permettre la réécriture de certains points du texte, qu'appellent de leurs voeux les syndicats, et même l'Ordre des médecins, d'ordinaire discret. Mais "la loi santé n'est qu'un chapitre du mécontentement des généralistes", selon Claude Leicher, président de MG France, intransigeant sur la revalorisation de la consultation de base à 25 euros (contre 23 actuellement), l'une des principales revendications de sa profession.
Selon lui, la mobilisation sera forte avec entre "80 et 100% de médecins en grève". "Toutes les revalorisations que nous avons obtenues, nous sommes allés les chercher dans la rue", rappelle Claude Leicher.