Faut-il s’attendre à d’autres coronavirus?

En un mois et demi, le Covid-19, dernier né des coronavirus, a touché près de 60.000 personnes et causé la mort de plus de 1100 autres. Après l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) en 2002-2003, de syndrome respiratoire du Moyen-Orient (Mers) depuis 2012, faut-il se préparer à de nouveaux virus comme le nouveau Covid-19?
BFMTV a posé la question à Arnaud Fontanet, directeur du département de santé globale à l’Institut Pasteur.
Sommes-nous condamnés à vivre avec de nouveaux virus émergents comme le Covid-19?
L’histoire récente nous a appris qu’effectivement, au rythme d’environ de tous les trois ans environ, on voit un nouveau virus émerger en population humaine. En 2016, c’était le virus Zika en Amérique Latine. En 2009, la pandémie H1N1. On peut remonter comme cela jusqu’au coronavirus du SRAS en 2003 qui a été la première grande pandémie du XXIe siècle ; et qui se répète aujourd’hui avec ce nouveau coronavirus.
Il est donc logique de travailler à l’élaboration de traitements, et d’un vaccin
Pour la crise actuelle, on ne s’attend pas à ce que ce vaccin, qui sera disponible dans un à deux ans, puisse nous aider à terminer l’épidémie en cours car cela sera trop tard par rapport à ce qu’il se passe aujourd’hui. Néanmoins, ce qui est important, c’est qu’aujourd’hui on apprenne de plus en plus vite à faire des vaccins, par rapport à de nouvelles émergences infectieuses. On se mobilise, on coordonne nos recherches entre différents instituts dans le monde. Les procédés technologiques que l’on met au point pour aller de plus en plus vite nous seront utiles pour les futures émergences.
Que sait-on et que ne sait-on pas encore de cette épidémie?
Sur les moyens de contrôle, on comprend mieux comment cela se passe: on sait que l’isolement, le suivi des contacts pendant 14 jours pour voir s’ils ont été infectés, la restriction des déplacements vont avoir un impact. La détection précoce est également essentielle. Tout cela est bien balisé.
Là où l’on manque d'éléments dans la prise en charge des patients, c’est sur le traitement. On a restesté en Chine des molécules utilisées par exemple pour le SRAS. On ne s’attend pas à ce que cela soit spectaculaire. Or avoir un traitement à disposition devient une urgence car le nombre de patients augmente à travers le monde, et notamment en Chine.