Face aux risques de l'automédication, quelques bons réflexes à adopter

Alors que certains médicaments sans ordonnance présentent un risque d'effets indésirables trop important, des gestes d'hygiène simples et le conseil d'un pharmacien peuvent changer la donne. D'autant qu'un rhume se soigne tout seul.

Alors que la période des rhumes bat son plein, le magazine 60 millions de consommateurs publie ce mardi une "liste noire" des médicaments sans ordonnance qui se vendent le plus. Au total, 62 médicaments ont été passés au crible, et près d'un sur deux se révèle "à proscrire", car il présente un rapport bénéfice/risque défavorable.

Actifed, Dolirhume ou encore Nurofen rhume figurent en bonne place de cette liste à éviter. Ils ont la particularité de contenir plusieurs composés actifs, tel que les vasoconstricteurs, contre le nez bouché, les antihistaminiques, contre le nez qui coule, ou encore l'ibuprofène et le paracétamol, contre les douleurs et la fièvre.

Gare aux effets cocktail

Avec de tels mélanges, les risques de surdosage et d'effets indésirables sont décuplés, d'après le magazine, qui cite notamment des accidents cardiovasculaires, neurologiques ou des vertiges. 

"Le problème c’est qu’on est là face à des cocktails, on ne sait absolument pas ce qu’il y a dans le médicament ou le sirop. Ce sont des médicaments de confort, qui ne vont pas soigner un rhume car il n’y a pas d’anti-viral", souligne Alain Ducardonnet, consultant santé de BFMTV. 
"On va utiliser des molécules qui resserrent les vaisseaux et qui peuvent donner des effets secondaires au niveau du cœur. Il y a généralement 4 ou 5 principes actifs, c’est marqué en tout petit", regrette-t-il. 

Un rhume se guérit seul

"L’automédication sauvage, ça peut donner n’importe quoi", explique sur notre antenne Frédéric Saldmann, cardiologue et nutritionniste.

"Un rhume souvent ça guérit spontanément. C’est un virus, ça vient, ça repart. Ça ne va pas soigner votre rhume, ça soigne un symptôme passager qui va revenir dès que l’effet du médicament."

Sans compter que ces substances ne limitent pas les risques de contamination.

Se laver les mains et se moucher

Face à ces risques, surtout en cas de rhume, quelques gestes simples sont à adopter. "ll y a des choses très simples, des moyens d’hygiène qui permettent de passer au travers", précise le praticien.

Il conseille notamment de se moucher régulièrement avec des mouchoirs à usage unique, à jeter tout de suite après. Mais aussi de se gargariser la gorge avec de l'eau gazeuse ou salée, comme cela se fait au Japon notamment, afin de nettoyer les amygdales. Et surtout de se laver très régulièrement les mains et d'éviter de se faire la bise ou de se serrer la main, notamment en cas d'épidémie de gastro-entérite. 

Demander conseil à son pharmacien

Comme le souligne Alain Ducardonnet, le mieux est aussi de demander conseil à son médecin ou à son pharmacien. 

"Ce qui manque c’est l’information, à partir du moment où vous n’avez pas le filtre du médecin ou du pharmacien… car le pharmacien devrait attirer l’attention du patient. Pour un patient qui est en bonne santé, il n’y aura pas de problème", souligne-t-il.

Selon lui, le rôle de prévention du pharmacien est particulièrement crucial, puisque dans le cas de l'automédication, c'est lui qui délivre les médicaments sans l'aval de la prescription. 

"Pour vendre ces produits-là il devrait y avoir un interrogatoire, préciser s’il y a un risque ou pas et alerter la personne qu’il peut y avoir des complications", conclut Alain Ducardonnet.

C.V.