En Île-de-France, l'analyse des eaux usées souligne une circulation "élevée" du Covid-19

Une station d'épuration - Image d'illustration - Kenzo TRIBOUILLARD / AFP
L'analyse des eaux usées reste un indicateur fort de la propagation du Covid-19 sur un territoire donné. Depuis le début de la pandémie en France, le réseau Obépine, fruit d'une collaboration entre Eau de Paris, le Siaap (Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne) et l'Institut de recherche biomédicale des Armées (IRBA), travaille à analyser ces liquides issus de plusieurs stations d'épuration.
Avec succès, puisque le 5 mars 2020, alors que l'épidémie n'en est qu'à ses balbutiements en France, des traces de coronavirus sont retrouvées dans les prélèvements de trois stations différentes. Dès lors, cette expérience de traçage a été menée à une échelle plus large, sur une trentaine de sites, dont dix en Île-de-France.
"Légèrement à la hausse"
Un an plus tard, les recherches se poursuivent en Île-de-France. Sur d'ultimes analyses datant du 23 janvier au 24 mars dernier, la situation reste problématique, comme le soulignent les rapports pour les trois zones "Seine Amont", "Seine Morée" et "Seine Centre".
Le niveau de circulation du virus est "élevé" pour la zone "Seine Amont" et "très élevé" pour celles de "Seine Morée" et "Seine Centre".
La tendance sur les trente derniers jours est "légèrement à la hausse" pour "Seine Amont" et "à la hausse" pour "Seine Morée" et "Seine Centre".
Sur les sept derniers jours, les niveaux sont "à la baisse" pour "Seine Centre", "plutôt stable" pour "Seine Amont" et "à la hausse" pour "Seine Morée". Ces trois dernières données doivent être confirmées dans les prochaines semaines.
De plus, alors que le virus n'était plus détectable dans les eaux usées de certaines stations depuis mai 2020, il a fait son retour au coeur de l'été et poursuit sa progression. Selon 20 Minutes, c'est une centaine d'échantillons qui sont analysés de manière hebdomadaire.
Analyses dans plusieurs départements
Comme le rappelle de son côté Franceinfo, cette analyse des eaux usées est un bon moyen pour gagner en précision et déterminer un nombre moyen de personnes contaminées, mais aussi de patients qui seraient asymptomatiques. Il permet également de prendre de l'avance sur les prochaines vagues du Sars-CoV-2.
Le réseau Obépine n'est d'ailleurs pas le seul à utiliser ce procédé. Il y a plusieurs semaines, alors que le département de la Moselle était violemment touché par le coronavirus, les marins-pompiers, spécialisés dans ce domaine, avaient été dépêchés sur place.
Ils avaient alors pour mission de réaliser plusieurs prélèvements et analyses des eaux usées, afin de cartographier les variants et aider à limiter leur propagation.