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Édouard Philippe parle de son alopécie, la présidente d'une association salue "un témoignage important"

Sur BFMTV jeudi, l'ancien Premier ministre, Édouard Philippe, a dédramatiser la maladie auto-immune qui l'atteint et a sensiblement changé son apparence physique en peu de temps. Ce vendredi matin, la présidente d'une association s'adressant aux femmes ayant contracté une forme d'alopécie a salué son témoignage.

Chacun a pu apercevoir, au fil des derniers mois, les changements intervenant dans l'aspect physique d'Édouard Philippe. Mais longtemps l'ancien Premier ministre a préféré évacuer le sujet. Celui qui est redevenu maire du Havre après son départ de Matignon a cependant auto-immune dont il est atteint, l'alopécie, lors d'un entretien accordé jeudi soir à BFMTV.

Ce vendredi matin, la présidente de l'association "La Tresse", fondée en 2020 pour fédérer les femmes qui en sont victimes, s'est réjouie de son témoignage et de ses répercussions éventuelles.

L'alopécie, un terme générique

"C'est extrêmement, extrêmement important pour la cause", a d'abord confié Catherine Tormo - qui a elle-même contracté une forme d'alopécie.

"Et surtout, c'est extrêmement important pour ne plus invisibiliser ce type de différences physiques très communes finalement, mais que les injonctions sociétales vont avoir tendance à masquer pour rentrer dans un moule préétabli", a-t-elle ajouté.

Contre le risque d'"invisibilisation", Catherine Tormo a fait le point sur la diversité de cette maladie... qui n'en est pas toujours une. "L'alopécie est le terme général qui désigne l'absence partielle ou totale des cheveux ou des poils, que ce soit pathologique ou non", a-t-elle resitué, avant d'illustrer: "Une cicatrice sur le crâne est une zone d'alopécie, pour autant ça n'est pas une maladie".

Les causes multiples de l'alopécie

Catherine Tormo a ainsi fait remarquer que la forme d'alopécie qui la frappe - l'alopécie androgénétique - n'est d'ailleurs pas de nature pathologique, mais relève d'une "sensibilité hormonale". Et selon elle, quatre femmes sur dix peuvent éprouver au cours de sa vie cette variante peu voyante qui clairsème la chevelure sans l'éliminer.

Elle a repris: "Il y a énormément de causes d'alopécie." Et la présidente de "La Tresse" de citer "l'alopécie de traction, due à des méthodes de coiffage extrêmement serrées notamment chez les cheveux afros ou crépus", "l'alopécie frontale fibrosante", ou encore la "trichotillomanie", c'est-à-dire "le fait de s'arracher les cheveux compulsivement".

Mais le cas de l'ex-chef du gouvernement ne ressort d'aucune de ces catégories, a-t-elle souligné: "Ce qu'a certainement Édouard Philippe est une pelade, une pathologie auto-immune".

Catherine Tormo a chiffré: "Là, on dit qu'environ 2% des gens ont eu, ont, ou auront un épisode de pelade. Et ça peut être en plaques, décalvant - où tout le cuir chevelu est atteint - ou universel, et là c'est l'ensemble du système pileux qui peut être concerné."

Une "pluralité de physiques"

Décrivant cette maladie qui a d'abord blanchi sa barbe, ses cheveux, avant de dégarnir son crâne, d'effacer sa moustache et même de faire tomber ses sourcils, Édouard Philippe a cependant rappelé jeudi soir qu'elle n'était "ni douloureuse, ni dangereuse, ni contagieuse, ni grave".

"Concrètement la réalité des choses c'est qu'une société est composée d'une pluralité de physiques et qu'il est grand temps de laisser aller les hommes et femmes que nous sommes", a appuyé Catherine Tormo.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV