"Des fake news": un chef de l'IHU s'agace des nouvelles accusations de fraude contre Didier Raoult

Selon des révélations de Mediapart, des personnels travaillant au sein de l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Didier Raoult assurent que le microbiologiste marseillais a falsifié les résultats de certaines de ses études pour prouver l'efficacité de l'hydroxychloroquine.
Le professeur Philippe Parola, chef du service maladies infectieuses à l'IHU de Marseille, réagit sur BFMTV: "Je pense que tout cela n'est que fantaisie". Il s'agit "encore une fois de fake news", assure le médecin, faisant référence à un précédent article de Mediapart accusant Didier Raoult d'avoir mené des essais cliniques "sauvages" contre la tuberculose, une accusation que le professeur et ses proches collègues réfutent aussi.
"Malgré les démentis sur une première fake news de Mediapart, on se retrouve trois semaines plus tard à avoir à nouveau un buzz à propos de fausses informations", s'agace Philippe Parola.
Des seuils de tests PCR variables
Ces nouvelles accusations surviennent alors que Didier Raoult est passé devant le conseil de l'Ordre des médecins début novembre, notamment à cause des ses prises de position sur l'hydroxychloroquine. Il est aujourd'hui accusé par des employés de son Institut hospitalo-universitaire (IHU), qui ont témoigné anonymement, d'avoir falsifié les résultats de plusieurs études sur cette molécule en modulant les seuils des tests PCR.
Il aurait utilisé des critères différents, et notamment un seuil de positivité plus bas dans le cas où les patients étaient traités avec de l'hydroxychloroquine, afin de fausser l'efficacité de la molécule.
"Les conclusions (de cette étude) ont été vérifiées" et "attaquer les biologistes sur leur coeur de métier depuis 30 ans (...) me semble ridicule", rétorque Philippe Parola. Selon lui, ces accusations "participent à un complot pour déstabiliser Didier Raoult".
"De la machination et des attaques"
"Tout cela relève sans doute de la machination et des attaques" car "nous sommes attaqués en permanence", s'indigne le bras droit du chantre de l'hydroxychloroquine. "Les journaux-poubelles, moi je ne les lis", ajoute-t-il dans une violente attaque à l'encontre de Mediapart.
Le docteur Raoult est aussi accusé d'intimidation, d'humiliations et de brimades par des employés. D'anciens salariés de l'institution, contactés par BFMTV, décrivent Didier Raoult comme un homme "autoritaire", qui voulait toujours "que les résultats aillent dans son sens". Mais pour le chef du service maladies infectieuses de l'IHU de Marseille, "ça ne tient pas".
"Ça n'a pas de sens"
"Tous les employés sont des fonctionnaires et s'ils se sentent mal à l'aise dans un service ou dans un laboratoire, ils peuvent tout à fait en partir. Ils ne perdront pas leur travail. Donc entendre dire que les chefs de service peuvent être brutaux... Écoutez, moi, si j'avais un chef de service brutal, je changerais de service ! Ça n'a pas de sens de dire que qui que ce soit peut être persécuté", juge Philippe Parola.
"On est tous un peu affectés parce qu'on a bien d'autres choses à faire", regrette-t-il avant d'ajouter que ces "attaques" ont "un impact sur les soignants" de l'IHU de Marseille.