Déconfinement: les Français se tournent de plus en plus vers les tests sérologiques
En cette période de déconfinement, les Français sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les tests sérologiques. Depuis plusieurs jours, les laboratoires qui procèdent à ces examens, qui ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale, voient se ruer des dizaines de patients qui souhaitent savoir s'ils ont été touchés par le Covid-19 et, par conséquent, concernés par une potentielle immunité.
C'est le cas de Lucile, une sage-femme et mère de famille, qui assure auprès de BFMTV avoir surtout agi par curiosité. "En tant que professionnelle de santé, je voulais savoir si je l'ai eu ou pas. Mais on ne sait pas du tout s'il y a immunité derrière", explique-t-elle.
"Taux de résultats proche de 100%"
En réalité, le fonctionnement de ces tests est extrêmement simple, décrit le docteur Fabien Bianchi, docteur biologiste en charge de l'un de ces laboratoires qui effectue près de 400 tests quotidiens, facturés une soixantaine d'euros.
"Un automate (après une prise de sang, ndlr) prend un échantillon et va doser les anticorps présents dans le sérum du patient. Cet échantillon rouge est sorti positif avec un taux d'anticorps à 27,9. Ils ont un taux de résultats qui est proche de 100%, c'est à dire que si on détecte une sérologie positive, cela veut dire que ce patient, à près de 100%, a rencontré le virus", détaille-t-il.
Pour autant, ce test, s'il peut répondre à certaines questions, ne permet pas de savoir si le patient, au moment du test, est toujours contaminé ou non.
"Un tout petit peu financier"
Toutefois, ces tests sérologiques peuvent également être un potentiel danger pour la population. Comme l'explique Alain Ducardonnet, consultant santé de BFMTV, ils pourraient en effet donner un sentiment de fausse sécurité à ceux qui s'y soumettent.
"Le vrai problème de ces tests, et on comprend bien l'impatience des Français, c'est qu'on peut avoir un aspect qui est faussement positif. On vous dit que vous êtes positif, que vous êtes protégé, alors que vous ne l'êtes pas. Vous n'allez plus vous protéger et il y a là un risque de contamination", explique-t-il.
Pour lui, les doutes sont encore trop grands sur ces tests "pour en faire une stratégie collective."
"Si on vous dit que vous êtes avec un taux élevé, ces anticorps sont-ils réellement neutralisants? Est-ce qu'ils protègent réellement? Les questions sont encore nombreuses et on ne peut pas, aujourd'hui, dire que ces tests sérologiques soient une arme. Aujourd'hui, cela reste, soyons honnêtes, un tout petit peu financier", conclut-il.