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"De premières données positives": un vaccin thérapeutique prometteur contre la récidive du cancer

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Le vaccin thérapeutique individualisé, le TG4050, développé par la biotech française Transgene, parvient à stimuler "efficacement" le système immunitaire des patients, selon de premiers résultats de phase I.

La biotech Transgene a annoncé lundi des résultats positifs pour son vaccin thérapeutique individualisé contre le cancer, TG4050, lors des essais de phase I.

Dans un communiqué, l'entreprise française, propriété de l'Institut Mérieux, fait état de données qui "démontrent le potentiel important de cette immunothérapie individualisée contre le cancer de l’ovaire et le cancer de la tête et du cou".

Le vaccin individualisé vise ici à cibler les cellules tumorales "les plus pertinentes pour chaque patient" par le biais d'un vecteur viral rendu inoffensif.

"Au moment où le patient est diagnostiqué pour son cancer, bien entendu il va être traité [...] mais au moment de l'intervention on récupère la tumeur et en moins de trois mois un vaccin peut-être fabriqué", explique sur RTL Jean-Pierre Delord, professeur en oncologie médicale, directeur général de l’Institut Universitaire du Cancer Toulouse Oncopole où un patient est traité avec ce vaccin thérapeutique.

Un projet thérapeutique développé avec l'entreprise japonaise NEC, qui a mis au point une intelligence artificielle permettant de lister les mutations tumorales ciblées appelées aussi néoantigènes.

"L’objectif fondamental, c’est montrer que le produit a un effet pour repousser, et idéalement empêcher, la rechute contre le cancer", indiquait Hedi Ben Brahim en janvier dernier à BFM Bourse, lors du lancement des essais sur les patients atteints d'un cancer de la tête et du cou.

Une réponse cellulaire robuste chez les patientes touchées par le cancer de l'ovaire

En précision, de premières données positives ont été obtenues chez les six premiers patients traités, avec chez quatre patientes touchées par le cancer de l'ovaire, une réponse cellulaire T robuste contre plusieurs mutations ciblées. La biotech relève que qu'"aucun effet indésirable grave n’a été rapporté dans les deux études à ce jour" sur le vaccin TG4050, "bien toléré".

Concernant les deux patients atteints par un cancer de la tête et du cou, Transgene indique qu'ils sont également traités avec TG4050 "depuis 10 et 5 mois respectivement et sont stables". Ils continuent à recevoir leur traitement.

"Les vaccins, c'est une voie d'avenir", estime David Khayat, oncologue et auteur du livre Prévenir et soigner le cancer pour les Nuls. "Il n'est plus question aujourd'hui de penser que cette idée est farfelue", explique-t-il ce mardi sur notre antenne.

La biotech française précise que ces deux études se poursuivent et incluront jusqu'à 43 patients résidant en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis. De là à pouvoir étendre ce traitement à tous les cancers? "Presque tous, mais pas tous", prévient Jean-Pierre Delord, "il y a certains cancers qui n'ont pas assez de charge mutationnelle et sont tout à fait invisible du système immunitaire mais dans tous les autres cas, mettre en place une stratégie de vaccination est probablement une ère thérapeutique majeure."

Hugues Garnier Journaliste BFMTV