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D'après des données de l'AP-HP, les patients infectés par Omicron "restent très minoritaires en soins critiques"

Un patient atteint du Covid-19 dans le service de réanimation de l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart, près de Paris, le 23 décembre 2021

Un patient atteint du Covid-19 dans le service de réanimation de l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart, près de Paris, le 23 décembre 2021 - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Selon les estimations publiées par l'AP-HP, la probabilité d’avoir recours aux soins critiques "est trois fois plus élevée chez les patients infectés par le variant Delta que par le variant Omicron".

Des premières estimations de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) publiées lundi, soulignent que le variant Omicron s'avère, sur la population étudiée, moins dangereux pour les personnes malades que le variant Delta, jusque-là majoritaire en France. Les chiffres publiés portent sur 3112 patients du 1er décembre au 4 janvier, dont 491 hospitalisés en soins critiques (SC) et 2621 pris en charge en hospitalisation conventionnelle (HC).

"L’analyse du parcours de ces patients permet d’établir que pour cette population de patients, et pour la période étudiée, la probabilité d’avoir recours aux soins critiques (soit directement, soit après un passage par l’hospitalisation conventionnelle) est trois fois plus élevée chez les patients infectés par le variant Delta que par le variant Omicron", est-il écrit dans le communiqué de l'AP-HP.
Evolution de la part des variants Oméga et Delta chez des patients de l'AP-HP du 1er décembre 2021 au 4 janvier 2022
Evolution de la part des variants Oméga et Delta chez des patients de l'AP-HP du 1er décembre 2021 au 4 janvier 2022 © AP-HP

Sur la population observée, 8% des patients touchés par Omicron ont été admis en soins critiques, contre 25% pour la population étudiée infectée par Delta. Dans le détail, il est précisé que sur la dernière semaine de 2021, ont été recensés "environ 19% d’entrants quotidien avec Omicron en soins critiques et 54% en hospitalisation conventionnelle". Les patients touchés par Omicron et reçus à l'hôpital "restent très minoritaires en soins critiques", insiste l'AP-HP dans son communiqué.

Des patients qui restent moins longtemps à l'hôpital

Ce variant étant très contagieux et continuant de se propager actuellement - contrairement au Delta qui semble diminuer - le nombre d'hospitalisations, même s'il est en proportion moins important que pour les autres variants, reste conséquent.

Ainsi, côté hospitalisation conventionnelle, la part des patients touchés par Omicron est plus importante que pour Delta (53% contre 47%), mais les malades Omicron restent moins longtemps hospitalisés que ceux infectés par Delta. "Les séjours de courte durée (<1j) représentent 19% des séjours pour les patients entrants infectés par Delta et 43% pour les patients entrants infectés par Omicron", précise ainsi Omicron.

Comparé aux autres variants, Omicron "donne moins de détresse respiratoire, donc il envoie moins les patients en réanimation", a expliqué le ministre de la Santé Olivier Véran lundi lors d'une audition devant les sénateurs. Les patients hospitalisés "vont avoir des besoins en oxygène de trois quatre jours et (...) ensuite vont pouvoir sortir", a détaillé le ministre.

Il est important de noter qu'Omicron peut tout de même provoquer "des syndromes grippaux assez forts" et entraîne, comme les précédentes versions du virus, "une augmentation conséquente des hospitalisations", a prévenu Olivier Véran. Une donnée importante à garder à l'esprit, car l'évolution du nombre de malades à l'hôpital a, jusque-là, entrainé la mise en place de nouvelles restrictions pour empêcher la saturation des services.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV