Covid: une des nouvelles membres du Conseil scientifique alerte sur les conséquences psychologiques
Angèle Consoli, pédopsychiatre à l'hôpital parisien de La Pitié Salpêtrière, est l'un des quatre nouveaux visages du Conseil scientifique, intronisés par un décret pris mardi et paru mercredi au Journal officiel. Auprès de BFMTV ce jeudi, elle a vu dans sa nomination un "message fort" adressé notamment aux "personnes souffrant de pathologies mentales et plus largement à tous ceux éprouvés psychologiquement par cette épidémie". Entre les pathologies légères et les troubles psychiatriques existe "tout un continent", a-t-elle ajouté.
C'est à ces populations vulnérables qu'elle entend consacrer l'exercice de ses nouvelles fonctions.
Des populations en détresse
Elle a d'abord porté son attention sur l'une d'entre elles: "Des études montrent que ceux qui ont ces troubles ou des addictions ont plus de risques d’être infectés, voire par des formes graves. C’est une population très vulnérable".
La veille, lors de la présentation des nouveaux membres à la presse, Angèle Consoli avait listé l'ensemble de ces catégories particulièrement fragilisées psychologiquement par la crise:
"Les malades (du) Covid, avec des symptomes d'anxiété qui peuvent émerger, les problèmes d’addiction, les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, avec l’isolement et la précarité qui sont associés (à la crise, NDLR), les enfants, (...) et enfin les soignants qui sont confrontés a des enjeux éthiques et qui sont confrontés à la mort, au stress, et qui ne demandent pas toujours de l’aide."
"Reprendre la vie culturelle"
Mais elle n'a pas oublié de citer les étudiants dans ce sombre tableau. Après avoir évoqué mercredi "une augmentation de la demande des étudiants qui présentent aussi des situations anxieuses et pour qui la fermeture des universités a représenté un impact", elle est entrée dans le détail ce jeudi.
Angèle Consoli a ainsi dévoilé sa feuille de route: "On va s’inscrire dans la durée. On doit être inventif, créatif et proposer des choses pour que les étudiants puissent davantage reprendre les cours". Approuvant l'initiative prochaine de "concerts-tests", elle a aussi souligné: "On doit voir comment on peut reprendre la vie culturelle", et "aménager la vie sociale".
La pédopsychiatre avait échangé avec l'écrivain Emmanuel Carrère, lors du reportage de celui-ci au sein de son hôpital, qui a fait l'objet d'une publication dans L'Obs le 19 janvier dernier. Déjà, elle y parlait d'aménager des aérations sociales pour que la société puisse respirer et, sans désapprouver explicitement le second confinement, elle avait remarqué, selon le récit de l'écrivain, que même s'il était "beaucoup plus lâche que le premier, il a des effets beaucoup plus catastrophiques".
