Covid-19: qui sont les quatre nouveaux membres du Conseil scientifique?

Le 17/02/2021 à 09h22

Les nouveaux venus au sein de l'instance, issus du monde médical ou non, devront s'intéresser aux impacts de la situation sanitaire chez les plus jeunes et les plus âgés, ainsi qu'à l'évolution de l'épidémie en France.

Créé afin d'aiguiller et conseiller l'exécutif dans la gestion de l'épidémie de Covid-19, le Conseil scientifique se renforce. Ce mercredi, un décret publié dans le Journal officiel annonce la nomination de nouvelles personnalités au sein de l'instance dont l'action semble de plus en plus contestée, y compris au sein des plus hautes sphères de l'État.

Parmi les nouveaux membres se trouvent une infectiologue, un pédopsychiatre, un gériatre, ainsi qu'un vétérinaire dont BFMTV dresse les portraits.

• Catherine Chirouze

Infectiologue spécialisée dans la pathologie infectieuse et tropicale et responsable de service au sein du CHRU Jean-Minjoz de Besançon dans le département du Doubs, Catherine Chirouze travaille sur les conséquences du Covid-19 sur les patients atteints.

Lors d'un entretien accordé au média bisontin MaCommune en mai 2020, elle évoquait "des lésions pulmonaires impressionnantes", liées à une " deuxième phase de maladie très inflammatoire assez inattendue pour un virus". De manière générale, elle soulignait le caractère inattendu de la maladie, qui a surpris les professionnels les plus expérimentés.

En ce qui concerne les vaccins, Catherine Chirouze avait évoqué "une bonne nouvelle scientifique qu’il va falloir traduire en santé publique" auprès de l'Est Républicain, tout en rappelant l'importance des gestes barrières afin de se prémunie de toute contamination.

En outre, la spécialiste participe également à plusieurs travaux dont l’étude CoV-CONTACT initiée par l’Inserm et promue par l’AP-HP, menée afin de mieux comprendre la transmission interhumaine du coronavirus responsable du Covid-19. Sur le site de l'Inserm, on apprend également que l'infectiologue est partie prenante dans French Covid, une étude de cohorte française de 4300 patients, "la plus large cohorte française à l’heure actuelle de patients hospitalisés pour une infection par le SARS-CoV-2." Le but est ici d'accumuler les connaissances sur la maladie.

• Angèle Consoli

Spécialiste de la psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, Angèle Consoli fait également son entrée au Conseil scientifique avec probablement comme objectif d'analyser l'impact du confinement et de la situation sanitaire actuelle sur les plus jeunes.

Dans un article de L'Obs consacré à la pédopsychiatrie, elle avait d'ailleurs fait le bilan du deuxième confinement, qui selon elle a eu des effets bien plus problématiques que le premier en raison de la forme de "tunnel" sans fin qu'il a pris.

Bien avant l'arrivée du coronavirus, Angèle Consoli faisait partie en 2018 des signataires d'une tribune dénonçant une nouvelle coupe dans le budget de l'hôpital. Il y était évoqué, entre autres revendications, l'objectif de "maintenir dans chaque unité de soin un taux de soignants présents permettant de garantir la sécurité des patients et la qualité des soins."

• Olivier Guérin

Chef du Pôle de Gérontologie du CHU de Nice et président de la Société française de gériatrie, Olivier Guérin devrait quant à lui se pencher sur l'épineuse situation des personnes les plus âgées, dont les conditions de vie, notamment en Ehpad, se sont largement détériorées ces derniers mois malgré la campagne de vaccination en cours pour les catégories d'âge les plus élevées.

Auprès du média Ehpadia, il assumait que "le modèle d’Ehpad à la française souffre de faiblesses structurelles." Cependant, pour lui, la crise sanitaire "a montré la désorganisation complète de la prise en soins dans notre pays, notamment pour les personnes âgées polypathologiques."

Ces dernières semaines, alors que les Alpes-Maritimes connaissaient une diffusion importante du Covid-19, Olivier Guérin avait fait le point sur la situation épidémique dans son département. "On est sur le fil du rasoir, et on n'a pas vu d'explosion. Mais c'est comme le lait sur le feu, il ne faut pas que la température monte et que ça déborde de partout", prévenait-il.

Également interrogé sur la vaccination, lancée en France le 27 décembre, le président de la Société française de gériatrie estimait dès la fin de l'année dans les colonnes du Point qu'il était nécessaire d'envisager une extension rapide, c'est-à-dire plus rapide que prévu, aux personnes de plus de 75 ans en ville, c'est-à-dire ceux qui habitent chez eux.

"Idem pour le personnel soignant, médico-social, et le personnel employé dans les services à la personne, comme les auxiliaires de vie à domicile", complétait-il.

• Thierry Lefrançois

Vétérinaire et spécialiste de la physiopathologie au Cirad (centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) , Thierry Lefrançois est décrit par ses pairs du Conseil de l'Ordre comme "très compétent". "Un vrai spécialiste des maladies infectieuses animales."

Dès le mois de janvier, l'information selon laquelle un vétérinaire devait rejoindre le Conseil scientifique avait fuité dans plusieurs médias dont L'Opinion, qui rappelait que l'arrivée d'un spécialiste du monde animal, qui travaille depuis une vingtaine d’années au Cirad, est bienvenue à bien des égards.

Selon ce même média, Thierry Lefrançois est également un adepte d'une "approche intégrée et interdisciplinaire de la Santé, que l’on appelle One Health" qui considère que "la santé des plantes, des animaux, de l’écosystème et des humains est interdépendante et qu’une approche globale peut créer un contexte défavorable à l’émergence des pathogènes."