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Covid: les infirmiers fâchés de ne pas pouvoir prescrire le vaccin

Deux infirmiers s'affairent autour d'un malade atteint du Covid-19 - Image d'illustration

Deux infirmiers s'affairent autour d'un malade atteint du Covid-19 - Image d'illustration - STR © 2019 AFP

La Fédération nationale des infirmiers (FNI) qui réclame que ces derniers puissent "prescrire le vaccin et vacciner en toute autonomie".

La grogne monte chez les infirmiers. Autorisés à à injecter les vaccins contre le Covid-19 sans qu'un médecin soit systématiquement présent depuis vendredi, ces derniers réclament de pouvoir également le prescrire, comme c'est le cas pour les médecins et les pharmaciens.

"Si les patients doivent passer chez leur médecin pour obtenir une prescription, pourquoi ne les vaccinerait-il pas?", s'interroge mercredi Daniel Guillerm, président de la Fédération nationale des infirmiers (FNI) qui réclame que les infirmiers puissent "prescrire le vaccin et vacciner en toute autonomie".

Si les pharmaciens et les sages-femmes sont, depuis la parution du décret au Journal officiel, autorisés à prescrire et injecter les vaccins contre le Covid-19, les infirmiers ne peuvent eux que l'injecter. Un "manque de considération vis-à-vis des infirmières et des infirmiers libéraux", avait dénoncé ce week-end le syndicat Convergence infirmière dans un communiqué demandant à ce que les infirmiers soient placés "au coeur de la politique de vaccination contre la Covid".

"La méthode qui consiste à créer une polémique entre les professionnels de terrain n'est rien d'autre qu'un contre-feu visant à cacher les insuffisances de la gestion des doses de vaccins", dénonce la FNI dans un communiqué.

"Accélérer considérablement la couverture vaccinale"

L'Ordre national des infirmiers appelait également dès lundi "à donner aux infirmiers - comme aux pharmaciens, en plus des médecins - le rôle de prescription du vaccin contre le Covid-19" en mettant en avant "leur expertise unique en termes de vaccination et leur présence dans tous les territoires".

"Ce rôle de prescription permettrait d'accélérer considérablement la couverture vaccinale, notamment parmi les personnes isolées, au domicile desquelles les infirmiers libéraux sont les seuls à se déplacer", ajoutait l'Ordre en réclamant que "des dotations hebdomadaires soient prévues pour les infirmiers qui exercent à domicile".

Les doses de vaccins sont pour l'instant priorisées "vers les seuls pharmaciens d'officine au détriment des médecins généralistes; les infirmières et sages-femmes ne sont même pas évoquées", dénonce le FNI.

Autre point de crispation: selon le décret, les infirmiers peuvent utiliser sans supervision les vaccins à vecteur viral comme celui d'AstraZeneca, mais doivent s'assurer "qu'un médecin puisse intervenir à tout moment" pour ceux à ARN messager (Pfizer/BioNTech et Moderna). "On se moque de nous ! C'en est assez de ce manque de confiance, de ce mépris", s'insurge Convergence infirmière, rappelant que les infirmiers "font des injections intramusculaires tous les jours" et sont "préparés à faire face à tous les aléas".

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier avec AFP Journaliste BFMTV