Covid-19: pour le Pr Arnaud Fontanet, on a "une meilleure visibilité" que lors de la première vague

Avec plus de 40.000 nouveaux cas enregistrés en 24 heures, et alors que deux Français sur trois sont désormais concernés par le couvre-feu, la situation épidémique n'a de cesse de se dégrader en France. Au point même que certains, comme le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) Martin Hirsch sur RTL, redoutent que la "deuxième vague" du Covid-19 en France pourrait être "pire que la première".
Un constat que se refuse à faire pour l'heure le Professeur Arnaud Fontanet, invité ce vendredi matin de RMC et BFMTV. S'il constate que "la situation est grave", comme l'a signalé jeudi le Premier ministre Jean Castex, l’épidémiologiste membre du conseil scientifique souligne quelques aspects positifs à ses yeux:
"On a aujourd'hui quand même beaucoup d'outils pour se protéger contre ce virus", exlique notre invité. "Quand la première vague nous a cueillis, on ne savait pas déjà comment se transmettait ce virus dans toutes ses modalités, on n'avait pas suffisamment de tests, on n'avait pas suffisamment de masques... On ne connaissait pas l'ensemble des mesures qui permettent de lutter contre la circulation du virus en", poursuit-il.
Le Professeur rappelle également qu'au début de la crise sanitaire, la France ne disposait pas d'un système de surveillance capable de dire avec précision combien de contaminations étaient enregistrées jour après jour. Si ce nombre a atteint un nouveau record quotidien jeudi, avec 41.622 cas recensés, Arnaud Fontanet estime qu'au début du mois de mars il y avait eu des journées où l'"on flirtait avec 150.000 cas" juste avant le confinement.
"On a une bien meilleure visibilité de ce qu'il se passe, néanmoins on va avoir une situation difficile parce qu'on se rend compte qu'on rentre dans une période hivernale, où le virus circule bien."
Évoquant "un marathon" en cours pour lutter contre le coronavirus, le membre du conseil scientifique rappelle qu'"il faut qu'on se mobilise tous, mais absolument tous, pour essayer de diminuer la circulation du virus".
Alors que certains pays d'Europe ont pris la difficile décision de se reconfiner face au regain de l'épidémie, quand d'autres l'envisagent, le Professeur Fontanet juge, comme les autorités, qu'un reconfinement total de la France serait pour l'heure à éviter. Mais au niveau local, toutefois, il rappelle que "tout est sur la table".