BFMTV
Santé

Covid-19: Muselier annonce avoir précommandé 500.000 doses du vaccin Spoutnik pour la région Paca

placeholder video
Le président de la région souhaite anticiper une éventuelle validation des autorités européennes pour être "un des premiers servis". Même si la commande vaccins n'est pas une compétence régionale.

C'est la nouvelle arme politique de l'opposition. De gauche à droite, de la France Insoumise au Rassemblement national, les voix s'élèvent pour demander la vaccination de la population française avec le sérum russe Spoutnik V. Si l'examen de ce produit à double injection est encore entre les mains des autorités européennes, Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, s'est d'ores et déjà tourné vers la Russie pour s'en procurer.

"J'ai vu l'ambassadeur de Russie. J'ai vu le Land allemand de la Bavière (qui a commandé 2,5 millions de doses, NDLR), qui est le plus puissant d'Allemagne, et j'ai fait une précommande de 500.000 doses de Spoutnik dans l'attente de l'autorisation des autorités sanitaires européennes, comme les Allemands", a-t-il indiqué ce mercredi matin sur les ondes de RTL, assurant avoir notifié Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, de cette démarche.

Désireux de doter sa région d'un plus important stock de vaccins, Renaud Muselier a ainsi souhaité anticiper la décision du régulateur européen, annoncée pour juin ou juillet prochain. "Si je m'inscris sur la liste, je serais un des premiers sur la liste quand (ces vaccins) seront disponibles", a-t-il affirmé.

"Les masques? Ce n'était pas ma compétence"

"Depuis le mois d'août, j'avais saisi le gouvernement en disant 'précommandez au niveau européen dès le mois de novembre'. J'ai écrit au gouvernement en disant 'attention, nous prenons du retard', a-t-il retracé au micro de BFMTV. (...) J'ai essayé de m'associer aux commandes en janvier. Aujourd'hui, on a une possibilité nouvelle d'avoir des vaccins. Et bien je vais chercher des vaccins."

La commande de doses de vaccin n'est pourtant pas une compétence dont jouissent les collectivités régionales. Qu'importe, estime l'élu Les Républicains, qui entend mettre le stock de Spoutnik V, s'il lui est effectivement livré, "à la disposition de l'ARS (Agence régionale de Santé, NDLR)".

"Je suis bien allé chercher 13 millions de masques à l'étranger. Ce n'était pas ma compétence", a-t-il encore argué sur RTL, assurant qu'en tant qu'ancien urgentiste, il savait "s'organiser". Et Renaud Muselier d'insister: "Je fais des propositions. Je ne suis pas contre le gouvernement, je suis pour la vaccination."

À l'image du président de la région, un autre élu LR influent de Provence-Alpes-Côte d'Azur a également indiqué avoir passé des précommandes auprès de Moscou. Il s'agit du maire de Nice, Christian Estrosi.

52% des Français favorables

Si l'on en croit une étude parue dans la revue scientifique The Lancet, le vaccin Spoutnik V réduit de "91,6%" le risque de contracter une forme symptomatique du Covid-19. Pour autant, aussi bien dans la classe politique qu'au sein de la population, le sérum russe ne fait pas l'unanimité. "Pour des raisons idéologiques", peste Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise.

Selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting réalisé début février pour franceinfo et Le Figaro, 52% des Français se disaient favorables à ce qu'un vaccin russe ou chinois soit administré sur le sol français.

L'injection du sérum Spoutnik est à ce jour autorisée dans pas moins de 57 pays, regroupant près de 1,5 milliard d'individus, se targuait fin mars le Fonds souverain russe.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions