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Santé

Covid-19: la vaccination s'élargit ce lundi aux plus de 75 ans et aux pathologies à "haut risque"

Préparation du vaccin contre le nouveau coronavirus dans une maison de retraite à Saint-Renan (Finistère, ouest de la France), le 4 janvier 2021

Préparation du vaccin contre le nouveau coronavirus dans une maison de retraite à Saint-Renan (Finistère, ouest de la France), le 4 janvier 2021 - Fred TANNEAU © 2019 AFP

Près de 6 millions de Français supplémentaires vont désormais avoir la possibilité de prendre rendez-vous pour se faire vacciner contre le coronavirus. Mais l'administration de la première injection ne se fera pas forcément tout de suite pour les nouvelles personnes concernées.

Au lendemain d'une première soirée sous cloche, avec un couvre-feu avancé à 18 heures dans tout le pays, la France se prépare à élargir lundi la vaccination contre le Covid-19 pour tenter de gagner une rude bataille contre le virus qui a déjà fait plus de 70.000 morts.

La campagne va s'élargir aux personnes de plus de 75 ans ne vivant pas en Ehpad (5 millions de personnes), ainsi qu'à près de 800.000 personnes présentant des pathologies à "haut risque" (insuffisances rénales chroniques, cancer sous traitement...).

Plus de 800 centres de vaccination désormais ouverts

Signe de l'engouement pour le précieux sérum, plus d'un million de rendez-vous pour les deux injections avaient été pris dès vendredi, alors que 833 centres étaient "ouverts et accessibles à la réservation", selon le ministre de la Santé Olivier Véran.

Mais tous les seniors n'ont pas pu s'inscrire, générant quelques crispations. Dimanche à Paris, la plateforme Doctolib affichait à maintes reprises ce message: "Tous les rendez-vous de vaccination ont déjà été réservés. De nouvelles disponibilités seront accessibles dans les prochains jours".

Dans un pays aux tendances vaccino-sceptiques, un sondage Ifop cité par Le Parisien indique que 54% des Français souhaitent désormais se faire vacciner. C'est 15 points de plus qu'en décembre, note le quotidien, ajoutant que l'idée d'un "passeport vaccinal" pour accéder à certains lieux fait son chemin (62% d'avis favorables pour prendre l'avion, 52% pour les transports en commun notamment).

Le gouvernement est toutefois "très réticent" à un tel passeport pour voyager a indiqué dimanche Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, sur France Info.

Plus de 400.000 Français vaccinés

Face à cet engouement, Olivier Véran a invité à la "patience" alors qu'au total, déjà 6,4 millions de personnes sont appelées à se faire vacciner, en incluant les publics prioritaires comme les résidents d'Ehpad ou les soignants. Il a affirmé que "plus d'un million de vaccinations seront réalisées" d'ici fin janvier, entre 2,4 et 4 millions d'ici fin février.

Mais, alors que seules 413.000 personnes avaient reçu la précieuse première injection samedi soir, des critiques continuent de se faire entendre dans l'opposition et le monde médical.

"Au rythme actuel de livraison, il faudra plus de 4 mois et demi pour vacciner les seules personnes de plus de 75 ans", ont notamment raillé samedi les maires de Dijon et Besançon. "Nous devons la vérité aux Français: il faudra attendre longtemps, très longtemps", a aussi tweeté le sénateur PS Patrick Kanner.

Appel de Jean Castex à une vaccination "dans le calme"

"Il n'y a pas assez de vaccins pour tout le monde", souligne Jacques Battistoni, président du syndicat de généralistes MG France dans le Journal du dimanche. Prédisant "un faux début" lundi, il reproche au gouvernement de ne pas lancer une campagne de masse, mais "d'organiser des files d'attente!"

En visite à Lyon samedi, Jean Castex a reconnu que les cinq millions de personnes de plus de 75 ans ne pourraient pas être vaccinées "en quelques jours" et appelé à une vaccination "dans le calme".

Côté doses, après des sueurs froides la veille liées à l'annonce d'une baisse de cadence "pour trois à quatre semaines", le groupe américain Pfizer, associé au laboratoire allemand BioNTech, a annoncé samedi un "plan" pour accélérer la production et revenir au calendrier initial de livraisons à l'UE "à partir de la semaine du 25 janvier".

H.G. avec AFP