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Santé

Covid-19: l'essai du vaccin de Johnson & Johnson interrompu en raison d'un participant malade

Des échantillons dans un laboratoire Novavax à Gaithersburg aux Etats-Unis, l'un des laboratoires travaillant sur les vaccins contre le coronavirus, le 20 mars 2020

Des échantillons dans un laboratoire Novavax à Gaithersburg aux Etats-Unis, l'un des laboratoires travaillant sur les vaccins contre le coronavirus, le 20 mars 2020 - ANDREW CABALLERO-REYNOLDS © 2019 AFP

L'interruption est due à "une maladie inexpliquée chez un participant", et durera le temps de savoir si le vaccin du groupe américain en est la cause, ou non.

Le groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson a annoncé lundi la suspension de son essai clinique d'un vaccin contre le Covid-19, l'un des participants étant tombé malade.

"Nous avons interrompu temporairement le dosage supplémentaire dans tous nos essais cliniques d'un vaccin expérimental contre le Covid-19, y compris l'ensemble de l'essai de phase 3, en raison d'une maladie inexpliquée chez un participant", a déclaré le groupe dans un communiqué.

"Une composante attendue de toute étude clinique"

Cette suspension entraîne la fermeture du système d'inscriptions en ligne mis en place fin septembre pour recruter 60.000 participants dans le cadre de la phase 3 de l'essai, sur plus de 200 sites aux États-Unis, et dans d'autres pays. Le comité indépendant pour la sécurité des patients a également été saisi.

Des essais se déroulaient également en Argentine, au Brésil, au Chili, en Colombie, au Mexique, au Pérou et en Afrique du sud.

Des événements indésirables graves sont "une composante attendue de toute étude clinique, spécialement les études d'ampleur", a indiqué Johnson & Johnson.

Les protocoles en vigueur dans la compagnie prévoient la suspension d'une étude afin de déterminer si l'événement indésirable grave est lié au médicament évalué et s'il est possible de reprendre l'essai.

Un adénovirus, responsable du rhume

Johnson & Johnson était devenu le 10e groupe dans le monde à conduire des essais de phase 3 contre le Covid-19, et le 4e aux États-Unis. La superpuissance avait accordé quelque 1,45 milliard de dollars de financement à Johnson & Johnson, dans le cadre de l'opération de la Maison Blanche pour produire des vaccins, l'opération Warp Speed.

Son candidat vaccin est basé sur une dose unique d'un adénovirus, responsable du rhume, modifié de telle sorte qu'il ne puisse se répliquer et combiné à une partie du coronavirus Sars-CoV-2 appelée protéine de pointe (ou "spike") que celui-ci utilise pour pénétrer dans les cellules humaines. Le laboratoire Johnson & Johnson avait eu recours à la même technique pour son vaccin contre la fièvre hémorragique Ebola, dont la commercialisation a été approuvée par la Commission européenne en juillet.

En septembre dernier, les essais cliniques du candidat vaccin contre le Covid-19 développé par AstraZeneca et l'université d'Oxford, considéré comme l'un des plus prometteurs, avaient également été interrompus après qu'un participant britannique a développé une pathologie inexpliquée. Ces essais ont repris au Japon début octobre mais pas aux États-Unis où le géant pharmaceutique dit collaborer avec l'autorité du médicament.

S. V. avec AFP