Coronavirus: quelle prise en charge pour les migrants de Calais?

Des migrants à Calais - Philippe Huguen - AFP
Face à la propagation du coronavirus en France, certaines populations sont particulièrement vulnérables. Parmi elles, les migrants. À Calais, la sous-préfecture a ainsi proposé jeudi dernier aux associations humanitaires plusieurs mesures pour tenter de limiter les risques de transmission dans les campements où ils sont installés.
Il s'agit notamment de la mise en place d'affiches traduites en huit langues rappelant les mesures d'hygiène de base. La sous-préfecture a également insisté sur la présence indispensable de savon à côté de chaque point d'eau.
"C'est la déclinaison adaptée au contexte migratoire de la campagne de communication engagée depuis une semaine par les pouvoirs publics", a assuré au micro de BFM Grand Littoral Michel Tournaire, sous-préfet de Calais. La prévention, les gestes élémentaires, avoir les bons réflexes: c'est par là qu'on évite la propagation."
Des mesures insuffisantes, selon les associations
Mais au regard des associations qui viennent en aide aux migrants sur le terrain, ces mesures sont largement insuffisantes pour lutter contre le coronavirus.
"Il n'y a rien qui sera mis en place de particulier alors qu'on a une population qui est potentiellement affaiblie à cause des conditions de vie et des conditions climatiques du moment", a déploré Jacky Verhaegen, bénévole au Secours catholique de Calais.
Les bénévoles regrettent que les mesures de la sous-préfecture contre le coronavirus soient selon eux inadaptées aux migrants, dont la préoccupation principale n'est pas leur santé, mais plutôt la traversé de la Manche direction l'Angleterre. "Ce qui inquiète le plus les exilés, c'est de trouver une tente et de trouver comment ils vont réussir à manger et à vivre dans des conditions plus que déplorables", a ajouté Jacky Verhaegen.