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Santé

Coronavirus: l'Académie de médecine appelle au port du masque pour tous dès maintenant

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L'Académie de médecine réclame le port immédiat et généralisé du masque pour tous et dans tous les espaces publics, pas seulement les transports.

Tout le monde doit porter un masque et ce, dès maintenant. Voilà l'appel que lance ce mercredi l'Académie nationale de médecine dans un communiqué intitulé "Aux masques citoyens", alors que la production de ces équipements de protection s'intensifie mais demeure insuffisante en France.

Si l'Académie salue la mise en place du confinement et les mesures de distanciation sociale respectées le plus souvent par la population, elle constate que celles-ci sont "sont souvent mises en défaut dans les espaces restreints, contraignant usagers et clients à se croiser ou à se rapprocher à moins d'un mètre", qu'il s'agisse des magasins restés ouverts ou bien des transports en commun. 

"Afin de limiter le risque de transmission directe du virus par les gouttelettes projetées à l’occasion de la parole, de la toux et de l’éternuement, le port d’un masque anti-projections couvrant le nez et la bouche, destiné à retenir ces postillons et à éviter leur dispersion dans l’environnement immédiat, a été recommandé", rappelle l’Académie nationale de médecine.

"Une simple recommandation ne peut suffire"

Tout en évoquant le principe altruiste du masque, "pas destiné à protéger la personne qui le porte mais les personnes alentour", l'Académie souligne la nécessité de généraliser son port dans l'espace public. 

"Cette mesure ne peut avoir un impact épidémiologique sur la circulation du virus que si tout individu s’astreint à l’appliquer dès qu’il sort de son domicile", explique l'Académie, qui estime qu'"une simple recommandation ne peut suffire, chacun devant se considérer comme potentiellement porteur du virus et contagieux, même quand il se sent en bonne santé."

Elle rappelle par ailleurs qu'il est possible pour chacun de confectionner des masques en tissu "artisanaux, alternatifs, écrans ou barrières" pouvant être lavables et réutilisables à partir de matériaux courants non onéreux.

"Attendre la date du 11 mai revient à accorder 3 semaines de répit au coronavirus"

L'Académie nationale de médecine reconnaît que "des objections de principe retardent sa mise en œuvre et favorisent la persistance d’une transmission du virus dans la communauté", et viennent compromettre "l'évidente nécessité d'une telle mesure".

"Restreindre le port du masque dans les seuls transports en commun, c’est négliger tous les espaces publics où le risque demeure. Subordonner cette obligation à la fourniture gratuite de masques par l’État, c’est conforter la population dans une situation d’assistance et de déresponsabilisation", ajoute-t-elle. 

Enfin l'Académie considère qu'attendre la date du 11 mai (début du déconfinement progressif) pour faire porter le masque revient à "accorder 3 semaines de répit au SARS-CoV-2 pour qu’il continue de se transmettre, c’est accepter plusieurs milliers de nouvelles infections, donc plusieurs centaines d’hospitalisations et plusieurs dizaines de morts supplémentaires."

Hugues Garnier