Coronavirus: comment se déroulent les tests de dépistage dans le Grand Est?
Dès l'arrivée du coronavirus sur le territoire français, la région Grand Est a été l'une des plus touchées du pays. La barre des 2000 morts y a d'ailleurs été dépassée il y a quelques jours. Autour de villes telles que Strasbourg et Mulhouse, le Covid-19 s'est rapidement répandu à la suite d'un rassemblement évangélique, qui avait, en février dernier, rassemblé plusieurs centaines de personnes dans une salle confinée.
1800 personnes testées
Ce vendredi, au CHU de Strasbourg, est lancé une première phase de dépistage, qui pour le moment concerne une cohorte de 1800 personnes issues du personnel hospitalier local, divisées en trois groupes égaux de 600 individus.
Le premier groupe est composé de patients qui ont souffert du virus et qui ont eu un test PCR positif, tandis que dans le second, seront testés des individus dont le test a été négatif. Le troisième groupe est quant à lui randomisé, et inclut des personnes qui n'ont eu aucun symptômes et qui n'ont jamais été testées.
Auprès de BFMTV, Jean Sibilia, doyen de la faculté de médecine de Strasbourg, souligne l'importance de tels dépistages.
"On fait des enquêtes de population. On pourra dire, en Alsace ou à Strasbourg, ce sera une photo locale, combien de sujets ont été en contact avec le virus. Ce qui sera fondamental, c'est de savoir combien de gens ont des anticorps, quel taux d'anticorps, et est-ce que les anticorps vont être protecteurs. C'est une vraie grande question. Être en contact et développer une réponse immunitaire est une chose, mais est-ce que cette réponse va être forte et durable, c'est à dire protéger pour les six mois ou les années à venir, c'est une question non résolue", résume-t-il à notre antenne.
"Reflet sur la séroprévalence"
Cette fois-ci, ce sera via des tests sérologiques, que ces 1800 personnes seront dépistées. Le principe est simple, quelques gouttes de sang sont ponctionnées, puis déposées sur une plaquette graduée.
Si un seul trait apparaît, alors le test est négatif, et le patient n'a jamais été atteint du Covid-19. En revanche, si deux ou trois traits apparaissent, alors la personne a été, ou est encore, porteuse du coronavirus, et son organisme a créé des anticorps.
"C'est pour avoir un reflet sur la séroprévalence, la présence d'anticorps contre le virus chez le personnel hospitalier, qui est plus exposé. Une fois ce reflet obtenu, on pourra élargir avec une action coordonnée sur tout le Grand Est. Cette première étude durera 10 jours", précise de son côté Samira Fafi-Kremer, cheffe du service virologique du CHU de Strasbourg.
Pour ce, la région Grand Est a investi dans près de deux millions de tests sérologiques.