Coronavirus: 36 patients transférés depuis l'Ile-de-France jusqu'en Bretagne ce mercredi

Une trentaine. C'est le nombre de lits qui étaient encore disponibles mardi soir dans l'ensemble des services de réanimation des hôpitaux franciliens. Alors que plus de 1270 nouveaux cas de contamination ont été recensés en Ile-de-France par le dernier bilan de l'Agence régionale de santé, 36 malades du coronavirus actuellement en réanimation vont être transférés ce mercredi matin depuis plusieurs hôpitaux franciliens jusqu'en Bretagne.
Ces patients, tous âgés de moins de 65 ans et ne présentant aucun problème cardiaque, rejoindront les centres hospitaliers de Brest, Saint-Brieuc et Rennes, moins touchés par l'épidémie de covid-19 et où de nombreux lits de réanimation sont encore disponibles. À titre d'exemple, seuls 15 des 54 lits de réanimation de l'hôpital de Rennes sont actuellement occupés et 126 places sont encore disponibles à Brest. A l'inverse, en Ile-de-France, plus de 2000 personnes sont hospitalisées en réanimation.
Une évacuation "indispensable", "essentielle"
Pour Jean-Paul Mira, chef de service de réanimation de l'hôpital Cochin (14e), ce transfert est "indispensable" pour éviter une saturation des hôpitaux franciliens.
"C'est indispensable. On a fait l'impossible, on a poussé les murs, on a créé de nouvelles unités de réanimation, mais là on est arrivé au maximum de ce que l'on peut faire pour le moment", a témoigné le médecin sur BFMTV ce mercredi. Et donc d'avoir ces patients qui vont pouvoir libérer des lits pour de futurs malades qui attendent la réanimation, c'est essentiel."
Selon le chef de la réanimation de Cochin (d'où quatre malades vont être évacués ce mercredi), ce transfert va ainsi permettre de "donner un souffle, juste un petit souffle" aux hôpitaux franciliens.
Et si le nombre de patients évacués peut paraître dérisoire à côté des dizaines de milliers de contaminations au covid-19 en France, Alexandre Demoule, chef du service de médecine intensive et réanimation de La Pitié Salpêtrière, assure au micro de BFMTV que "tout est bon à prendre".
"Tout ce qui peut-être fait sera précieux car ça permettra de libérer des lits et ces lits, on en a déjà besoin. J'espère d'ailleurs que ces transferts se poursuivront", a déclaré le médecin.
Deux TGV médicalisés
Les malades seront endormis et intubés durant le voyage et transportés à bord de deux TGV médicalisées, équipés de bouteilles d'oxygènes, à l'image de ceux ayant évacués des patients depuis la région Grand Est la semaine dernière. Les équipes des hôpitaux bretons qui prendront ces personnes contaminées en charge sont d'ores et déjà arrivées à Paris et les accompagneront durant leur transfert.
Les malades vont d'abord être transportées depuis les hôpitaux concernés jusqu'à la gare d'Austerlitz, d'où partiront ensuite les deux TGV médicalisés. Douze patients iront à Rennes, et 24 autres à Saint-Brieuc et Brest. Les départs des trains sont prévus à 11 heures et midi si le timing est respecté.