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Santé

Cigarette électronique: le Comité national contre le tabagisme demande l'interdiction des arômes

La CNCT demande aux pouvoirs publics l'interdiction immédiate des arômes pour les cigarettes électroniques. (Photo d'illustration)

La CNCT demande aux pouvoirs publics l'interdiction immédiate des arômes pour les cigarettes électroniques. (Photo d'illustration) - CDC - Unsplash

Dans une étude publiée ce lundi, le CNCT alerte sur les arômes des cigarettes électroniques qui contiennent de la nicotine et dénonce la promotion illicite de ces produits.

"Le tabac c'est tabou, on en viendra tous à bout", c'est ce qu'espère le Comité national contre le tabagisme (CNCT) qui publie ce lundi une étude relative au développement anarchique des nouveaux produits liés à la nicotine. L'étude, réalisée entre 2020 et 2022, démontre une évolution rapide de la commercialisation des arômes sucrés pour les cigarettes électroniques, notamment chez les jeunes.

Une banalisation des produits

Dans l'étude, le CNCT montre qu’en ligne la diffusion de ces nouveaux produits est banalisée, notamment avec la publicité faite par les influenceurs qui vantent sur les réseaux sociaux leur facilité d’utilisation, leur design et leurs arômes.

A ceci s'ajoute l’argument financier mis en avant par les fabricants, lesquels proposent régulièrement des réductions des prix. "Ces produits, insistant sur leur dimension récréative et minimisant leur caractère addictif et toxique, ont un rôle central dans la normalisation de la nicotine", dénonce le CNCT dans son étude.

"Loin d'aider les fumeurs dans leur sevrage tabagique, la démultiplication des arômes dans les nouveaux produits vise uniquement à l'hameçonnage de jeunes consommateurs", fustige le professeur Yves Martinet, président du CNCT.

Contourner les règles en vigueur

En France, l'interdiction de la "publicité en faveur du tabac sur le lieu de vente" est "globalement respectée", estime le comité. Mais ce n'est pas le cas pour les nouveaux produits du tabac et de la nicotine.

Selon l'association "le tabac à chauffer du cigarettier Philip Morris, Iqos, lui, est massivement promu". Le CNCT affirme que "près d'un débit de tabac visité (47%) était "en infraction" et "84,5% des buralistes faisant de la publicité" pour la cigarette électronique "sont en illégalité", tout comme 72% des boutiques de vapotage inspectées.

Depuis janvier 2016, la publicité en faveur du tabac est interdite chez les buralistes -qui ont le monopole de sa vente -, tandis que celle pour les produits du vapotage, très réglementée, se limite à l'apposition d'une affichette dans le magasin, non visible de l'extérieur.

"Ces niveaux d'infraction traduisent une stratégie systématique et délibérée de contournement des réglementations en vigueur encouragée par l'absence de contrôles", assure la CNCT

Appel à une interdiction de commercialisation

La CNCT demande notamment aux pouvoirs publics "l'interdiction immédiate des arômes autres que celui du tabac pour l'ensemble des produits contenant de la nicotine" et un meilleur encadrement de la vente de nouveaux produits comme les sachets de nicotine, "qui ne sont ni déclarés à l'Anses (l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, NDLR) ni conformes à la législation".

Enfin, le comité demande une révision approfondie de la réglementation des nouveaux produits de la nicotine, ainsi que de la nicotine en tant que telle.

Yoanna Sallese avec AFP