Des médecins alertent sur la puff, cette vapoteuse jetable qui fait un tabac chez les ados

Une initiation "ludique" au tabac. Nouvelle mode venue directement des États-Unis, les puffs, ces cigarettes électroniques jetables vendues en moyenne entre 8 et 12 euros, font fureur auprès d'un public de plus en plus jeune composé de collégiens et lycéens mineurs. Rencontrés par BFMTV, certains d'entre eux ont accepté de détailler les raisons de leur consommation.
"Ça occupe, faut pas que j’en rachète une autre pour ne pas être accro, mais voilà il y a des risques je pense", explique une jeune femme, tandis qu'une seconde assure avoir essayé car "(elle) fumait beaucoup de cigarettes. "On l’a connu sur TikTok", assure-t-elle encore.
"100% de chances de devenir dépendant à la nicotine"
Sur ce réseau social, qui est l'un des préférés de cette tranche d'âge, des dizaines de vidéos font la publicité de ces produits et détaillent les différentes saveurs disponibles, comme cela pourrait être le cas pour de simples confiseries. Seulement, certaines de ces cigarettes électroniques comportent jusqu'à 2% de nicotine. Une présence qui inquiète grandement les professionnels de la santé.
"C’est absolument dramatique, c’est tout ce qu’il ne faut pas faire. Alors que le vapotage est un dispositif de réduction des risques formidable, là, on a affaire à tout le contraire de l’esprit du vapotage, c’est une initiation à la consommation du tabac", assure sur BFMTV Amine Benyamina, chef de service de psychiatrie et d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif.
"Si on ingurgite ce produit pendant plusieurs mois, on a 100% de chances de devenir dépendant à la nicotine. C’est très clair", ajoute-t-il.
La DGS s'empare du dossier
Autre faille: le fait que ces produits soient mis en vente libre par certaines enseignes de la grande distribution, les buralistes, ainsi que sur Internet.
"Il faut bien voir que normalement c’est interdit à la vente aux moins de 18 ans, réglementairement, c’est même écrit sur le paquet. C’est écrit tout petit, certes, mais c’est écrit", nous indique pourtant Loïc Josseran, président de l’Alliance contre le tabac.
Face à cette situation, les professionnels du secteur de la vape se mobilisent. Dans un article consacré au phénomène dans Libération, la Fédération interprofessionnelle de la vape (Fivape) annonçait avoir transmis aux autorités compétentes une série de signalements à la suite de nombreuses alertes de ses adhérents.
Elles étaient destinées à la Direction générale de la santé (DGS), la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et à la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives. Selon le quotidien, la DGS, Direction générale de la santé, aurait pris le dossier en main.