BFMTV
Santé

Choléra: une souche hautement résistante aux antibiotiques à l'origine d'une épidémie à Mayotte

Des doses de vaccins contre de choléra à la polyclinique de Kuwadzana, à Harare, au Zimbabwe, le 29 janvier 2024 (illustration)

Des doses de vaccins contre de choléra à la polyclinique de Kuwadzana, à Harare, au Zimbabwe, le 29 janvier 2024 (illustration) - Jekesai NJIKIZANA / AFP

Alors que l'île de Mayotte a été touchée par une épidémie de choléra entre mars et juillet dernier, une nouvelle étude publiée ce jeudi 12 décembre révèle que cette souche, hautement résistante aux antibiotiques, provient du Yémen.

Dans une étude publiée ce jeudi 12 décembre, des chercheurs du Centre National de référence des Vibrions et du choléra à l’Institut Pasteur, en collaboration avec le Centre hospitalier de Mayotte, mettent en évidence la diffusion sur l'île d'une souche du choléra provenant du Yémen.

Entre mars et juillet, l’île de Mayotte a en effet été touchée par une épidémie de choléra causée par cette souche hautement résistante aux antibiotiques. Au total, 221 personnes ont été affectées par la maladie. Cinq sont mortes.

"Cette étude met en évidence le besoin de renforcer la surveillance mondiale de l’agent du choléra et en particulier de pouvoir connaître son comportement vis-à-vis des antibiotiques en temps réel", indique l'étude publiée dans le New England Journal of Medicine.

Premiers cas au Yémen en 2018 et 2019

La souche présente à Mayotte a été identifiée pour la première fois au Yémen lors de l'épidémie de choléra survenue en 2018-2019. Elle serait résistante à dix antibiotiques dont deux des trois recommandés habituellement pour le traitement du choléra, indique l'étude.

Après le Yémen, cette même souche a ensuite été détectée au Liban en 2022, au Kenya en 2023 et enfin en Tanzanie et aux Comores, dont Mayotte, département français situé au large de la côte sud-est de l'Afrique, en 2024.

Le 7 octobre, l'Agence régionale de santé (ARS) du territoire d'outre-mer avait annoncé dans un communiqué que l'épidémie était "terminée", indiquant qu'un "niveau de surveillance important" devait être maintenu aux points d'entrée sur le territoire et sur l'île.

La fin de l'épidémie a notamment été permise par la détection de tous les cas suspects, la prise en charge de tous les malades à l'hôpital et la vaccination de 35.000 personnes, avait rapporté l'ARS dans son communiqué.

Orlane Edouard