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Charente-Maritime: faute de dentiste disponible, il s'arrache une dent lui-même

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Vincent Michot souffrait d'une rage de dent persistante, sans parvenir à trouver de dentiste près de chez lui, dans une zone classée comme désert médical. Il s'est finalement résolu à arracher sa dent seul.

Une décision radicale. Un habitant de Charente-Maritime, Vincent Michot, s'est arraché lui-même une dent, alors qu'il souffrait d'une douleur persistante. La faute, dit-il, à un manque de dentistes dans la région.

Vincent Michot souffre d'une rage de dent depuis deux semaines. Mais impossible pour cet ouvrier viticole de Saint-Jean-d'Angély d'obtenir un rendez-vous avant deux mois, les praticiens n'étant pas nombreux dans les environs.

Il décide donc de contacter les urgences, mais ces dernières l'orientent vers des professionnels de santé qui lui ont déjà émis un refus.

"Je prends une pince, j'arrache la dent"

"J'ai la douleur qui est là, le mal de tête, le mal de dent. Je ne peux pas manger, je ne peux pas parler parce que j'ai la dent qui me gêne la lèvre", énumère-t-il au micro de BFMTV.

Face à cette impasse, Vincent Michot ne voit qu'une seule solution: s'improviser chururgien-dentiste et arracher la dent douloureuse seul.

"Ni une ni deux, je dis à ma compagne: 'je prends une pince, j'arrache la dent'", affirme-t-il. "Elle m'a dit 'fais pas ça', je lui dis 'si, si, c'est pourtant ce que je vais faire'. Et c'est ce que j'ai fait".

3-4 mois d'attente pour obtenir un rendez-vous

Ces difficultés, cet ouvrier viticole n'est pas le seul à les avoir rencontrées. Nombre d'habitants de la région sont eux aussi confrontés à un manque de praticiens.

"On a perdu tous les dentistes dans le secteur. Et (ceux qui restent) ne prennent pas de nouveaux clients", confie une habitante à notre micro.

"Il y a quelques mois d'attente. On est sur du 3-4 mois pour avoir un rendez-vous", reconnaît un autre, quand un habitant dit être obligé de se rendre à Cognac, en Nouvelle-Aquitaine, soit à 40 minutes de voiture, pour consulter un dentiste.

Un désert médical

La mairie, consciente du problème, tente de trouver des solutions. Elle a notamment construit un internat devant l'hôpital de la ville afin de loger gratuitement des stagiaires. Une façon de tenter d'attirer les futurs médecins dans le département.

"La meilleure façon de découvrir un territoire ou une ville c'est d'y faire un stage interné. On voit bien que les médecins actuels qui prennent leur retraite sont d'anciens internes de l'hôpital de Saint-Jean-d'Angély", explique la maire de la ville Françoise Mesnard.

Les environs de Saint-Jean-d'Angély sont classés comme désert médical très fragile. On ne recense que quatre dentistes pour 53.000 habitants dans l'intercommunalité.

Juliette Desmonceaux