Chaque jour, un bébé naît en France avec des troubles liés à une alcoolisation fœtale

Les conséquences de la consommation d'alcool pendant la grossesse peuvent être dramatiques, allant des malformations aux retards mentaux.

Ne pas boire pendant la grossese: c'est un message de prévention que l'on pensait connu de tous. Et pourtant. Chaque jour en France, un bébé naît avec des troubles liés à une alcoolisation fœtale, selon un rapport de l'agence Santé publique France publié ce mercredi à l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation au Syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF). Il s'agit là de la première estimation nationale des conséquences de l'alcoolisation pendant la grossesse, phénomène jusqu'ici largement sous-étudié et sous-évalué.

Entre 2006 et 2013, le rapport dénombre 3207 nouveau-nés, soit une naissance par jour, présentant au moins une conséquence liée à l'alcoolisation fœtale. 452 d'entre eux, soit une naissance par semaine, présentaient sa forme la plus grave, un syndrome d'alcoolisation fœtale ou SAF. Selon la Haute autorité de santé, le SAF peut entraîner une dysmorphie faciale, un retard de croissance et des troubles du développement neurologique allant jusqu'au retard mental. 

Le rapport précise que l'alcoolisation fœtale est la première cause de handicap mental non génétique et d'inadaptation sociale chez l'enfant. 

"Zéro alcool pendant la grossesse"

Selon le Baromètre santé 2017 publié par la même occasion, une femme sur dix reconnaît avoir consommé de l'alcool "occasionnellement" pendant sa grossesse. Et ce, bien que six sur dix assurent avoir été informées des risques de la consommation d'alcool par leur médecin ou leur sage-femme. 

L'institution en profite pour rappeler que toute consommation d'alcool pendant la grossesse présente un risque. Il n'existe "pas de seuil en dessous duquel la consommation est sans danger", de sorte que l'institution préconise "zéro alcool pendant la grossesse".

Le gouvernement a également annoncé fin mars son intention de laisser une place plus grande au pictogramme "interdit aux femmes enceintes" sur les bouteilles d'alcool.

Claire Rodineau