CARTE. Fos-sur-Mer, Narbonne... Ces réseaux d'eau du robinet où les quantités de PFAS sont excessives

Carte des réseaux d'eau potable où le taux de PFAS est supérieur aux normes, relevés jusqu'en février 2025. - BFMTV
Les données arrivent au compte-goutte mais semblent déjà dégager une situation trouble. Les perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) sont présents au-delà des seuils adéquants dans plusieurs réseaux d'eau potable, comme le souligne l'entreprise Selectra dans une analyse partagée à BFMTV.com.
"En matière de PFAS, le maximum toléré est fixé à 0,1 µg par litre d'eau du robinet. Si les tests ne seront obligatoires qu'en 2026, 967 réseaux d'eau potable (sur 23.209) font déjà le test de contamination par 20 PFAS", explique Selectra, données à l'appui.
Plusieurs réseaux sont listés, comme celui du grand port maritime de Marseille à Fos-sur-Mer. Le taux mesuré en décembre est de 0.684 µg/L dans cette "ville célèbre pour son industrie pétro-chimique dans l'agglomération marseillaise". Les autres mauvais élèves sont à retrouver dans une carte:
À noter: les Agences régionales de santé (ARS) mènent des analyses dans les réseaux où la présence de PFAS est déjà suspectée. Leur présence est donc plutôt attendue dans les circuits où des analyses sont déjà menées.
De plus, ces résultats sont encore très peu nombreux par rapport au nombre des réseaux, avec une longue liste de départements sans données à ce stade, dont la grande aire urbaine parisienne.
"En cas de dépassement du seuil, un plan d'action pour rétablir la qualité de l'eau distribuée est mis en oeuvre", précise aussi l'entreprise.
Des effets négatifs sur la santé
Plusieurs études suggèrent que les PFAS engendrent des conséquences négatives sur la santé humaine. Par exemple, des chercheurs grenoblois de l'Inserm ont publié le 13 février une étude sur les effets de ces composés chimiques sur le placenta et le développement du foetus.
Plus largement, l'Anses, une agence de santé française, estime au moins que certains effets délétères ont déjà pu être au moins partiellement démontrés. Augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus, sur le foie, sur les reins, etc. "Ils sont également suspectés d’interférer avec le système endocrinien (thyroïde) et immunitaire", liste l'Anses dans sa page dédiée.
À partir du 1er janvier 2026, l'utilisation de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées sera interdite dans toute une série de produits du quotidien dont les cosmétiques et certains vêtements, après l'adoption d'une loi portée par Les Écologistes.