Bientôt un médicament contre les traumatismes liés aux attentats?

La présentation de ce traitement pour soigner la douleur psychique des victimes d'attentat ou d'agression se fera à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris. - AFP
Les souvenirs d'un traumatisme ne s'effaceront pas mais la douleur qui y est liée, oui. C'est en tout cas la promesse d'un nouveau traitement qui va être expérimenté, à grande échelle, par l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris, en collaboration avec l'université McGill de Montréal, au Canada. Ce nouveau remède, qui porte le nom de "blocage de la reconsolidation", vise à soigner les traumatismes, comme les angoisses, des victimes d'agression ou d'attentat.
Déjà expérimenté au Canada, le traitement consiste en la prise d'un simple cachet, une fois par semaine pendant six semaines, comme l'explique Le Parisien. Le médicament est composé de propranodol, habituellement utilisé pour le traitement des migraines. Invités à exprimer leur ressenti après la prise du cachet, les cobayes ressentent moins les angoisses ou le stress liés à l'événement traumatisant qu'ils ont vécu.
"Le souvenir lui-même ne s'efface pas", prévient le professeur Alain Millet, co-coordinateur de l'expérimentation.
300 "cobayes"
L'étude va être menée dans 14 hôpitaux de l'AP-HP mais aussi à Sainte-Anne, dans le XIVe arrondissement de Paris, Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, à Perray-Vaucluse en Essonne, ou encore à Lille. Au total, ce sont 300 patients qui seront recrutés par téléphone pour participer à cette expérimentation. 100 autres se verront prescrire les méthodes classiques de traitement dans ce genre de cas, c'est-à-dire des anti-dépresseurs et une psychanalyse.
A Toulouse, où une soixantaine de personnes participe déjà à une étude avec ce traitement, les chercheurs observent la diminution des émotions liées aux souvenirs des traumatismes. "L'enjeu, face à des attentats ou des actes de guerre, dont on peut malheureusement craindre qu'ils se reproduisent, est de pouvoir proposer à l'avenir un mode d'emploi pour de telles prises en charge de masse", espère un médecin canadien. Réponse dans deux ans.