AstraZeneca: les pharmaciens impatients de pouvoir vacciner

Certes, le vaccin AstraZeneca a réservé une déception aux autorités comme aux hôpitaux du fait d'un retard dans la livraison des doses, mais il a quand même ses points forts. Et ceux-ci tiennent pour beaucoup à ses conditions de transport et de conservation, moins draconiennes que celles imposées par ses prédecesseurs produits par Moderna et Pfizer/BioNTech.
Tandis que ces derniers doivent être en permanence plongés dans une très basse température, respectivement -20°C et -70°C, le vaccin AstraZeneca peut lui se contenter d'une atmosphère réfrigérée classique. Ce qui peut permettre de le sortir des centres de vaccination dédiés pour les confier aux pharmaciens.
Ce mardi, la Haute Autorité de Santé doit rendre son avis le concernant, après que, vendredi, l'Autorité européenne du médicament l'a validé.
"Beaucoup plus simples"
Ce mardi, reçu par l'émission Les 4 Vérités sur France 2, le professeur Alain Fischer, président du comité pilotant la campagne de vaccination, s'est dit confiant, estimant qu'il n'y aurait pas de "mauvaise surprise" à la Haute Autorité de Santé au moment d'approuver cette "deuxième classe de vaccin". Si la solution AstraZeneca appartient à une autre classe de vaccin que ses concurrents, c'est qu'elle est fondée sur un vecteur adénoviral - c'est-à-dire qu'il inocule une version du virus privée de son gène de reproduction - et non sur la technologie de l'ARN messager.
Alain Fischer s'est ensuite penché sur les potentialités offertes par le vaccin AstraZeneca: "Ses conditions de transport et de vaccination sont beaucoup plus simples que celles des vaccins ARN utilisés jusqu’à présent, ça devrait donc permettre dans quelques semaines que les médecins généralistes et les pharmaciens puissent vacciner."
"Les pharmaciens seront mobilisés"
La veille au soir, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, avait ouvert la même voie:
"Les pharmaciens vont être mobilisés, ils vont pouvoir vacciner, évidemment, parce qu’on a besoin d’eux, parce qu’on a un maillage d’officines sur notre territoire qui est extrêmement dense. S’ils ne pouvaient pas le faire jusqu’à maintenant, c’est parce qu’on a des vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna qui ont des nécessités de conservation qui objectivement rendent très difficile pour un pharmacien de le faire dans son officine, ce qui n’est pas le cas pour AstraZeneca".
Les pharmaciens l'attendent
Ce mardi, sur BFMTV, Jocelyne Wittevrongel, pharmacienne dans l’Indre et secrétaire générale du Syndicat des Pharmaciens, s'est réjouie: "On attend tous avec une grande impatience effectivement de pouvoir vacciner directement les patients qui en ont besoin en-dehors des centres de vaccination et au plus proche de chez eux".
Quant au déroulement pratique de cette vaccination près de chez vous, quelques points restent encore à établir. La pharmacienne a cependant brossé à grands traits:
"Logiquement, on va recevoir des vaccins – comme ça va arriver par vague, toutes les officines ne l’auront pas tout de suite malheureusement – donc il va y avoir les vaccins qu'on va remettre aux professionnels de santé pour que les médecins et les pharmaciens puissent vacciner et les pharmaciens vont garder un certain nombre de vaccins pour pouvoir vacciner leurs patients à l’officine."
Rendez-vous mi-février
Elle a toutefois souligné: "Après il faut savoir combien on va en recevoir car ce sont des flacons multidoses: on peut faire dix vaccins avec un flacon. Ils sont conditionnés par dix flacons donc ça veut dire que les officines pourraient avoir cent doses." "Ça va demander un minimum de logistique et de suivi de ces flacons", a observé Jocelyne Wittevrongel.
Alain Fischer a donné ce mardi matin une idée du début de la campagne de vaccination AstraZeneca, le fixant "aux alentours de la mi-février".
