AstraZeneca: la vaccination des soignants perturbée par les effets secondaires dans plusieurs hôpitaux bretons

Près d'une semaine après la mise en circulation en France du vaccin d'AstraZeneca pour les moins de 65 ans, l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a noté ces derniers jours 149 déclarations d'effets secondaires dont des syndromes grippaux de forte intensité: fièvre élevée, courbature, maux de tête.
Ils ont pour la plupart touché des professionnels de santé âgés en moyenne de 34 ans, qui font partie des 10.000 personnes vaccinées entre le 6 et le 10 février. "Ces effets indésirables sont connus et décrits avec les vaccins", indique l'ANSM dans un communiqué diffusé ce jeudi.
Échelonner les doses
Ces effets secondaires, classiques donc dans le cadre de la vaccination, ont nénamoins poussé plusieurs établissements hospitaliers à suspendre la vaccination de leur personnel, souligne France Bleu. C'est par exemple le cas au CHU de Brest et à l'hôpital de Morlaix, deux communes bretonnes, où des arrêts de travail ont provoqué une pénurie de personnel ces dernières heures.
"L’hôpital de Brest a eu une stratégie particulière: une équipe mobile pour aller dans les services les plus exposés et des équipes entières ont été vaccinées au même moment. Les effets secondaires ont été sous-évalués. On s'est retrouvés avec un tiers des agents avec des effets secondaires qui nécessitaient des arrêts de travail. La direction a tardé à nous alerter, il y a eu une interruption", souligne ce vendredi sur notre antenne Thomas Bourhis, infirmier au CHRU de Brest, secrétaire général CGT de l'établissement.
Des arrêts de courte durée
Dans d'autres villes de la région, le phénomène a également été identifié: à Vannes, 18% des vaccinés ont ainsi eu des effets secondaires. A Saint-Lô, où la vaccination a également été suspendue, une vingtaine de soignants ont ressenti des effets grippaux, souligne La Manche Libre.
"Par rapport à ces difficultés, il y a eu des arrêts de travail de courte durée, a rapporté Stéphane Mulliez, directeur de l'ARS Bretagne, lors d'un point presse ce vendredi. "Ils ne remettent pas en cause la campagne de vaccination", souligne-t-il toutefois.
En réponse à ce phénomène, l'ANSM a conseillé de vacciner de façon échelonnée le personnel d'un même service, indique l'agence sanitaire en recommandant, si besoin, de privilégier l'utilisation du paracétamol à la dose la plus faible et le moins longtemps possible. La vaccination devrait ainsi reprendre dans l'ensemble des établissements concernés. Ces arrêts sont de très courte durée, souvent de vingt-quatre heures.
De nouvelles doses attendues
En outre, l'ANSM précise que le lot de ce vaccin, utilisé depuis le 6 février, qui a fait l'objet d'un contrôle strict avant sa commercialisation, "a été utilisé dans 21 autres pays de l'UE" et "qu'à ce jour, il n'y a pas de déclarations équivalentes dans d'autres pays."
La semaine prochaine, 15.600 nouvelles doses d'AstraZeneca seront acheminées vers la Bretagne en plus de 14.000 réceptionnées la semaine passée. A l'image des vaccins déjà mis sur le marché contre le Covid-19, il nécessite deux injections, sauf pour les personnes ayant déjà été infectées par le virus, pour qui une seule injection suffit, selon une recommandation publiée ce vendredi par la Haute autorité de santé.