Après un mois de confinement, les Français vont "un peu mieux" mais "ont du mal à se projeter"

Un mois pile après le début du confinement pour lutter contre la propagation du coronavirus, les Français vivent un peu mieux la situation, selon un constat dressé par Christian Clot. Ce chercheur est responsable de l'étude scientifique Covadapt, qui étudie les impacts de la crise actuelle et l'adaptation de la population.
"Le premier constat est que 90% des Français acceptent complètement le confinement", explique le scientifique, invité sur BFMTV ce vendredi. "Cela est assez surprenant. Habituellement, les Français sont assez réactionnaires et n'aiment pas qu'on décide pour eux. Mais là, ils pensent que le confinement est une bonne chose."
Christian Clot observe par ailleurs une baisse de l'anxiété au sein de la population. "Les gens vont un peu mieux. Ils dorment un peu mieux. Au début du confinement, 45% disaient ressentir plus de peur qu'habituellement. Le chiffre est désormais retombé à 25-28%."
Les difficultés à se projeter dans le temps long
En revanche, le chercheur s'inquiète de voir les Français en difficulté quand il s'agit de se projeter après le 11 mai, date à partir de laquelle Emmanuel Macron envisage de lever progressivement le confinement.
"Les gens ont tendance à imaginer que la crise va s'arrêter le 11 mai avec la levée du confinement", déplore-t-il. "Ils ont beaucoup de mal à se projeter dans ce qui va suivre. On est encore trop l'idée que cela va se terminer bientôt."
Or, cette date du 11 mai n'est pour l'heure qu'un "objectif", pas une "certitude", avait tempéré Christophe Castaner dès le lendemain de l'allocution d'Emmanuel Macron. "Le confinement pourrait être prolongé s'il y avait un relâchement", a insisté ce vendredi matin sur BFMTV l'infectiologue Denis Malvy, membre du Conseil scientifique réuni autour d'Emmanuel Macron. "La levée sera évidemment progressive. Si la vie de la société peut à sa mesure reprendre, il y a aussi un consentement collectif sur le fait que le virus va continuer à circuler (...) Il y aura des malades."
Et Christian Clot de conclure: "J'ai peur de la déception quand ils vont intégrer que cette crise va durer très longtemps. Au moment où on va commencer à se déconfiner, on restera soumis à des des procédures très strictes et il va falloir s'y habituer."