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Santé

Après le Dunkerquois, vers d'autres confinements localisés dans le Nord et le Pas-de-Calais?

Le ministre de la Santé Olivier Véran (C) et la ministre déléguée à l'Autonomie Brigitte Bourguignon rencontrent des soignants à l'hôpital de Dunkerque, le 24 février 2021

Le ministre de la Santé Olivier Véran (C) et la ministre déléguée à l'Autonomie Brigitte Bourguignon rencontrent des soignants à l'hôpital de Dunkerque, le 24 février 2021 - Denis CHARLET © 2019 AFP

La flambée épidémique en cours sur la Côte d'Opale laisse craindre une diffusion du virus vers l'est et le sud des Hauts-de-France. Des élus et des professionnels de santé appellent dès à présent à prendre des mesures préventives.

Pour endiguer la diffusion du Covid-19 dans le Dunkerquois et les Hauts de Flandre, le gouvernement est allé pour loin que les préconisations des maires de la communauté urbaine. Olivier Véran, ministre de la Santé, a acté mercredi l'entrée en vigueur d'un confinement localisé le week-end. "Partout où ce sera nécessaire, nous agirons en responsabilité", a-t-il assuré. De quoi laisser imaginer l'instauration prochaine de mesures similaires dans d'autres territoires.

Le Pas-de-Calais, deuxième département le plus touché de France par l'épidémie, pourrait être concerné. C'est en tout cas ce qu'a appelé de ses vœux Natacha Bouchart, maire de Calais, au micro de BFM Grand Littoral ce jeudi.

"Pour les collectivités qui ont un taux supérieur à 500 (cas pour 100.000 habitants, NDLR), il faut un confinement dans l'agglomération, plaide l'édile. Il faut restreindre les échanges. Ça évite que, dans ces territoires très contaminés, on ait des personnes qui en sortent, qui vont contaminer les autres. Ça protège les populations où le taux d'incidence n'a pas encore atteint ce niveau."

La situation s'aggrave dans l'Audomarois

À Calais, le taux d'incidence est à ce jour estimé à 359 cas/100.000 habitants. La situation est plus alarmante dans l'Audomarois, et notamment à Saint-Omer, où il se situe à 569. Face à cette flambée épidémique, une réunion est déjà prévue dans les prochains jours entre l'Agence régionale de Santé et les élus de l'Audomarois pour réfléchir à de nouvelles mesures sanitaires.

L'agglomération lilloise, pour l'heure, a vu le virus se diffuser dans des proportions bien moins importantes que dans le Dunkerquois ou les Hauts de Flandre, où la dégradation des indicateurs a coïncidé avec une saturation des capacités hospitalières en réanimation. Il se situait la semaine passée autour de 209. Il y a quelques jours, Philippe Froguel, professeur au CHU de Lille, faisait néanmoins état d'une diffusion vers l'est et le sud des Hauts-de-France.

"Il y a un brassage extrêmement important"

"Les Lillois qui ont envie de prendre un bol d'air à la mer (vont) à Dunkerque. Les Dunkerquois, pour beaucoup, viennent travailler sur Lille. Il y a un brassage extrêmement important, ce qui explique la diffusion du virus et du variant", souligne Matthieu Calafiore, médecin généraliste à Wattrelos.

L'intéressé appelle dès à présent à prendre des mesures d'anticipation dans la métropole lilloise. "Maintenant, il faut arrêter de courir après le virus en agissant quand il est déjà trop tard. (...) Il ne faudrait pas qu'il y ait d'un coup une sorte de raz-de-marée de patients à hospitaliser en réanimation parce qu'on n'aurait pas la place".

Interrogé à ce sujet ce mercredi sur BFM Grand Lille, Joffrey Zbierski, président de l'association des maires du Nord, considère que "la vigilance doit être de mise dans l'ensemble du département". C'est pourquoi il n'exclut pas l'hypothèse d'un confinement localisé. "Si les conditions sanitaires venaient à s'aggraver, pourquoi pas", a-t-il déclaré. Et l'élu de promettre: dans ce cas de figure, "on s'adapterait".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions