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Alimentation: un député veut imposer le Nutri-score dans la publicité

UN député LaREM veut imposer le Nutri-Score dans la publicité (photo d'illustration).

UN député LaREM veut imposer le Nutri-Score dans la publicité (photo d'illustration). - Lionel BONAVENTURE / AFP

Olivier Véran, député de l'Isère et médecin, défend un amendement discuté ce mercredi à l'Assemblée, qui rendrait l'étiquetage nutritionnel obligatoire dans la publicité. Entré en vigueur depuis un an, le Nutri-score peine à s'imposer chez les industriels.

Depuis son entrée en vigueur il y a un an, en avril 2017, le Nutri-score peine à s'imposer dans les rayons des supermarchés. Ce logo en couleurs permet de classer les aliments industriels, avec une note allant de A (très bon) à E (insuffisant) qui permet d'informer les consommateurs sur la teneur nutritive de ces plats et préparations.

Un outil de prévention pour la lutte contre la malbouffe, qui peut être facteur de diabète ou d'obésité, mais qui reste facultatif. En février dernier, Santé Publique France indiquait que 33 entreprises de l'agroalimentaire et de la grande distribution s'étaient récemment engagées à apposer le logo sur leurs produits. Au total, 55 marques ont pris cet engagement. 

Le rendre obligatoire à l'horizon 2019

Un bon début, mais jugé insuffisant par Olivier Véran. Pour contourner le manque de volonté des industriels, et le fait que le droit européen ne permet pas de rendre le Nutri-score obligatoire pour les marques, ce député La République en marche, médecin de profession, propose de l'imposer... dans la publicité. Comme le rapporte Le Parisien ce mercredi, un amendement allant dans ce sens est présenté ce jour en commission à l'Assemblée, dans le cadre du projet de loi issu des états généraux de l'alimentation.

"L'amendement vise à rendre obligatoire à l'horizon 2019 la mention du Nutri-score pour les denrées alimentaires sur tous les supports publicitaires", explique au quotidien Olivier Véran, qui avait été rapporteur de la loi "mannequins", pensée pour lutter contre l'apologie de la maigreur chez les top-models. 
"Cela concerne les pubs internet, radio, télé, mais aussi les imprimés et magazines des marques et des distributeurs", ajoute l'élu de l'Isère. "S'ils veulent y déroger, ils devront s'acquitter d'une contribution égale à 5% du montant de la publicité", prévient-ils, à l'attention des professionnels.

Campagne de promotion

D'après lui, outre son rôle de prévention chez les consommateurs, ce logo un a véritable impact sur les marques: il a conduit par exemple Fleury Michon à améliorer son jambon à la milanaise, passé de C à A, grâce à une réduction de 25% de sa teneur en sel. "Il ne s'agit pas de mettre des interdits alimentaires, mais du sucre dans des lasagnes ou du chorizo, il faut raison garder!", martèle le député.

Dans les prochaines semaines, une campagne de promotion du Nutri-score, notamment télévisée, doit être lancée par les pouvoirs publics. Un calculateur élaboré par l'Inra (Institut national de la recherche agronomique) et l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) doit aussi être diffusé, permettant de calculer un Nutri-score sur les produits non étiquetés. 

Charlie Vandekerkhove