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À l'Institut Pasteur de Lille, la recherche d'un médicament contre le Covid labélisée "priorité nationale"

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Dans les prochains jours, la molécule sur laquelle travaillent les scientifiques fera l'objet d'un avis décisif préalable au lancement d'essais thérapeutiques sur des êtres humains, après des tests concluants en laboratoire.

Le projet "Thérapide" a commencé "il y a plus d'un an maintenant". Dès le début de la crise sanitaire, l'Institut Pasteur de Lille a entamé des recherches pour concevoir un médicament contre le Covid-19. Ce projet vient d'être labélisé "priorité nationale de recherche". De quoi permettre à l'Institut Pasteur d'accélérer les procédures.

"Pour faire des essais cliniques, il faut avoir de nombreuses autorisations, notamment de l'Agence nationale de sécurité des médicaments et l'aval d'un comité d'éthique, a indiqué Xavier Nassif, directeur général de l'Institut Pasteur de Lille, sur BFM Grand Lille ce mardi matin. Obtenir ces deux autorisations demande en général deux à trois mois". Mais avec ce label, "ils vont nous répondre en huit jours."

Deux possibilités s'ouvrent alors: soit la molécule, qui est "en réalité un antibiotique qui inhibe la réplication du virus", est validée par les deux instances, soit des demandes de modifications sont prononcées.

Plusieurs centaines de patients concernés

"S'ils nous donnent le 'go', nous commencerons les essais cliniques. Nous les commencerons dès les autorisations obtenues", poursuit le directeur général de l'Institut Pasteur de Lille. Mais ce n'est pas parce que la molécule "marche très bien au laboratoire que ça va marcher chez l'homme", tient à nuancer Xavier Nassif.

Ces essais cliniques porteront sur "plusieurs centaines de patients". "Les gens qui accepteront recevront soit le médicament, soit un placebo" et seront suivis pendant trois semaines. "Nous verrons si l'évolution est meilleure pour le groupe qui a reçu le médicament que pour le groupe qui n'a pas reçu le médicament."

Cette phase devrait s'achever d'ici "la fin de l'été", selon Xavier Nassif, même si l'intéressé se veut prudent en matière de pronostic. À une période de l'année, où, si l'on se fie aux prévisions du gouvernement, l'immunité vaccinale pourrait avoir déjà été atteinte.

Renforcer "l'arsenal thérapeutique"

"Le moyen de contrôler l'épidémie, c'est bien sûr la vaccination, a-t-il reconnu. Mais on sait qu'il y a des gens chez qui la vaccination marche beaucoup moins bien, notamment tous les gens qui sont greffés, qui ont des traitements immunosuppresseurs. (...) La deuxième chose, c'est qu'il y a des gens qui ne se feront sans doute pas vacciner".

Pour Xavier Nassif, il est ainsi nécessaire d'équiper "l'arsenal thérapeutique" d'un "traitement curatif", dont l'objectif est de soigner, et non seulement d'un vaccin.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions