11 g d'alcool dans le sang: "Je ne pensais pas que c'était possible"

L'homme a avalé l'équivalent de plusieurs bouteilles de whisky pour atteindre ce taux. - -
Onze grammes d'alcool dans le sang: le chiffre fait froid dans le dos. C'est pourtant le taux - record en France - d'alcoolémie atteint par un homme vendredi dernier. L'homme s'est retrouvé aux urgences après avoir été battu dans la rue. C'est lors d'analyses sanguines que les médecins ont découvert stupéfaits son taux d'alcoolémie.
"On est en pleine science-fiction", commente le Dr Henri Gomez, psychiatre alcoologue à Toulouse, sur BFMTV.com. "A partir de 6 grammes d'alcool, la personne tombe quasiment systématiquement dans un coma grave... Je ne pensais pas qu'un tel taux de 11 grammes était possible." Interrogée par Le Parisien, une source policière locale évoquait la possible "influence d'un médicament ou d'une autre substance susceptible de gonfler un peu le taux." "Contes et légendes", répond le praticien.
L'homme en question, âgé de 40 ans, est un employé d'une plateforme pétrolière Total, en Angola. Jeudi, il a passé une partie de la soirée dans un bar avignonnais, et aurait fait savoir, selon certains témoignages, qu'il avait beaucoup d'argent sur lui. Une information qui n'a pas échappé à ses deux agresseurs présumés, qui l'ont suivi à sa sortie, avant de le tabasser pour son portefeuille et de le laisser pour mort sur le bitume, selon Vaucluse Matin.
Les personnes alcooliques pas assez "aidées" en France
Comment cet homme a-t-il pu supporter une telle quantité d'alcool sans en mourir? "Des pratiques abusives peuvent entraîner une augmentation de la tolérance, et certains finissent par s'habituer à des doses d'alcool significatives", indique le Dr Gomez.
Mais pour ce psychiatre, spécialisé dans les problèmes d'alcoolisme, ce fait divers n'est que l'arbre qui cache la forêt. "Seuls 5% des Français qui ont des problèmes d'addiction sont effectivement aidés. C'est cela le scandale quotidien."
En cause, "un manque de gens formés, notamment parmi les médecins généralistes et psychologues", là où "une prise en charge par l'écoute est ce qu'il y a de plus efficace, bien plus que les médicaments qui font diminuer la consommation d'alcool", dénonce le médecin.
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