Villejuif: Georges Marchais disparaît de la carte

Le maire de Villejuif rebaptise le parvis Georges-Marchais. - Capture Street View
Georges Marchais rayé de la carte de Villejuif. C’est ce qu’a annoncé le quotidien l’Humanité vendredi. La ville, reprise par l’UMP en mars 2014 après 69 ans de communisme, veut modifier le nom d’une place, baptisée "parvis Georges-Marchais".
Franck Le Bohellec, le nouveau maire de cette commune du Val-de-Marne au sud de Paris, a décidé de troquer la plaque dédiée en 2013 au patron historique du Parti communiste français (PCF) contre un panneau en hommage à Georges Mathé, un résistant gaulliste, également cancérologue et immunologue. Une décision qui révolte les communistes. Le 22 décembre, ils brandiront des pancartes dans la rue pour manifester contre ce changement.
"Réintroduire un peu de diversité"
En 2013, l’installation de la nouvelle plaque au nom du secrétaire général du PCF avait suscité la polémique parmi les habitants. Contactée par Le Lab, la mairie de Villejuif explique qu’elle souhaite "réintroduire un peu de diversité", tout en affirmant que Georges Marchais "est un personnage controversé". "Il a soutenu le régime soviétique, qu’on considère responsable de millions de victimes".
"Georges Mathé a joué un rôle très important dans la recherche contre le cancer. Par rapport à la présence de start-up à proximité, on voulait inscrire ce parvis à son nom", a justifié le maire de la ville, Franck Le Bohellec, au micro de BFMTV, ce samedi.
"Anticommunisme primaire"
Ce n’est pas la première fois que Franck Le Bohellec s’attaque aux communistes de la ville. Le 30 avril, veille de la Fête du travail, le maire de Villejuif avait demandé aux forces de l’ordre d’intervenir pour déloger les manifestants qui vendaient du muguet devant la mairie.
Le PCF a qualifié ce vendredi dans un communiqué la nouvelle municipalité d'"anticommunisme primaire digne des pires heures de la guerre froide". "Les masques tombent enfin (...) Face à tant de bêtise, nous faisons confiance aux habitants pour ne pas tomber dans la provocation de la haine", ajoute le parti. Le sénateur du Val-d'Oise et ancien président du Parti communiste, Robert Hue, a dénoncé sur BFMTV "une honte". "C'est extrêmement grave pour la démocratie. Pourquoi ce geste? Le célèbre cancérologue peut naturellement avoir une place dans un autre endroit de la ville, mais pourquoi débaptiser ce parvis. C'est un geste qui participe du symbole", a-t-il poursuivi.
Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, a dénoncé sur BFMTV une "décision méprisable d'une insondable bêtise". "S'il y a un centre extrêmement développé sur la recherche du cancer à Villejuif, on lui (Geroges Marchais) doit beaucoup parce qu'il a oeuvré pour ça", a-t-il ajouté.
Il ne restera désormais plus qu’une place Georges-Marchais dans ce département, à Champigny-sur-Marne, où l’ancien secrétaire général du PCF avait vécu de nombreuses années.