BFMTV
Politique

Un retraité pris pour un dangereux terroriste anti-Sarkozy

Pas Zéphir Brassart, en tout cas, qui a passé par erreur 7 heures en garde à vue pour une lettre de menaces signée de son nom, mais qu'il n'a jamais écrite.

Pas Zéphir Brassart, en tout cas, qui a passé par erreur 7 heures en garde à vue pour une lettre de menaces signée de son nom, mais qu'il n'a jamais écrite. - -

Le jeudi 22 janvier, un paisible retraité du Nord a passé 7 heures en garde-à-vue par erreur : on a usurpé son identité pour écrire une lettre de menaces adressée à Nicolas Sarkozy.

Zéphir Brassart se souviendra de ce jeudi 22 janvier. Ce paisible retraité des environs de Maubeuge a en effet passé 7 heures en garde-à-vue. Il aurait envoyé une lettre de menace de mort à l'Elysée, visant Nicolas et Carla Sarkozy. Une lettre signée de son nom... mais qu'il n'a jamais écrite. Encore sous le choc, Zéphir raconte cette rocambolesque mésaventure :
« Jeudi matin vers 06h30, la police criminelle de Paris est venue frapper à ma porte. Si j'ouvrais pas la porte, ils la défonçaient. J'étais surpris, stupéfait. Ils m'ont mis sur la table et m'ont dit :
- On va vous lire ce que vous avez envoyé au Président Sarkozy.
Je réponds :
- J'ai rien envoyé à monsieur Sarkozy !
- Si, vous avez envoyé une lettre de menace de mort sur votre président, sa femme Carla, sa police qui n'arrête pas de foutre des procès pour des riens-du-tout. On vous envoie en garde à vue à Maubeuge parce que vous avez aussi une entreprise de terrorisme, donc on vous emmène tout de suite.
J'étais en pyjama, j'ai dit non et je me suis énervé. On est venu chercher mon père, on l'a conduit dans les camps de concentration à Dachau, il n'est plus revenu.
- On ne veut pas savoir, qu'il me dit le commandant de Paris.
J'ai été me laver quand même, j'ai pris mon café, ils ont été raisonnables...

Des excuses officielles qui tardent à venir

Une fois à Maubeuge, les policiers semblent vite se rendre compte de la méprise : « Y'avaient deux pièces préparées pour eux, spécialement pour la Brigade de Paris. Là, ils m'ont questionné sur mes parents, sur toute ma famille. Ils ont commencé à me prendre l'ADN, mes empreintes, des photos comme un vrai criminel. Pour aller pisser j'étais accompagné par un policier. Ça téléphonait sans arrêt, à droite, à gauche, même à l'Elysée... Pour savoir s'ils devaient me garder en garde-à-vue, parce que c'était pas moi. J'étais un bon gars, j'avais une bonne famille. J'ai travaillé trente ans en Mairie, le maire il me connait. J'ai travaillé pour le procureur, j'étais tuteur des TIG (ndlr : travaux d'intérêt général), je suis entraineur de football depuis trente ans dans le bassin de la Sambre... »
Depuis, Zéphir, sur lequel ne pèse finalement aucune charge puisque l'usurpation d'identité a été reconnue par les services de police, attend des excuses officielles... qui tardent manifestement à venir. « Quand même, ce qu'ils m'ont fait. Ils m'ont mis sur un fichier. Ils m'ont dit : "on verra". Parce que c'est un nouveau préfet... On verra si Paris envoie des excuses. C'est quelque chose qui a marqué toute ma famille, moi, ma femme. Mes enfants, ils me téléphonent du midi : "papa qu'est ce que tu as fait ?" Mais j'ai rien fait ! »

La rédaction-Bourdin & Co