Un journaliste dit avoir été giflé lors d'une visite de sarkozy

PARIS (Reuters) - Un journaliste de France 3 affirme avoir été pris à partie et giflé par le service d'ordre de Nicolas Sarkozy lors de la visite surprise du chef de l'Etat en banlieue parisienne mercredi soir.

La préfecture de Seine-Saint-Denis a annoncé procéder à des vérifications "afin de déterminer la véracité des faits allégués".

Dans un communiqué, le préfet apporte deux précisions sur les conditions dans lesquelles un jeune homme a été arrêté mercredi soir après avoir insulté Nicolas Sarkozy -- une interpellation que le cameraman de France 3 voulait filmer.

Elle a eu lieu à Saint-Denis, et non à La Courneuve, et réalisée par des policiers locaux "et non le service de sécurité du président".

Le journaliste reporter d'images de France 3 a raconté à plusieurs médias qu'il se trouvait "par hasard" sur le passage de la visite présidentielle, à La Courneuve, où il effectuait un reportage sur le trafic de drogue.

Il a voulu filmer l'arrestation mais le service d'ordre de l'Elysée se serait interposé.

"L'un des hommes s'est alors approché de moi et m'a claqué directement, en disant 'on ne filme pas'", a déclaré Pierre Lassus sur le site internet d'Europe 1. "C'était on tape avant et on discute après", a-t-il dit sur France 2.

Dans un communiqué, le Parti socialiste exprime sa solidarité avec le journaliste maltraité et demande une enquête sur les pratiques policière à l'occasion des déplacements présidentiels.

Le SNJ-CGT de France Télévision annonce de son côté qu'il va porter plainte pour atteinte à la liberté de la presse.

"Après les patrons voyous, les policiers voyous de la garde prétorienne du président", dénonce le syndicat dans un communiqué. "Les atteintes à la liberté de la presse, ça suffit!"

Le syndicat veut également demander au ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, une enquête de l'Inspection générale des services (IGS).

Sur europe1.fr, Pierre Lassus a précisé avoir demandé la permission de filmer au ministre. "Il a d'abord répondu: 'non, pas de presse' puis il a accepté que je le fasse discrètement", a expliqué le journaliste.

La visite de Nicolas Sarkozy, qui a duré plus de trois heures dans la soirée de mercredi, n'avait pas été annoncée à l'avance à la presse.

Le chef de l'Etat a rencontré tour à tour des chauffeurs de bus, des policiers et discuté avec la population, notamment dans la Cité des 4.000 de La Courneuve où il avait créé la polémique en affirmant en 2005 sa volonté de nettoyer la cité au "Kärcher".

Selon le récit fait par l'Elysée mercredi, la visite s'est bien passée.

Laure Bretton