UMP: pas de chèque en blanc pour Nicolas Sarkozy

La victoire de Nicolas Sarkozy est dans la presse française lundi matin. - BFMTV
Une victoire, oui, mais en demi-teinte: c'est ainsi que la presse française analyse l'élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP samedi soir. Le constat est unanime. Le Figaro commence ainsi sur un bémol: "chef incontestable, Nicolas Sarkozy n'est pas, loin s'en faut, un candidat incontesté", écrit Alexis Brézet.
"Il tient l'appareil. Mais Juppé a l'opinion, Fillon le programme et Le Maire la nouveauté. Ils vont entamer une bataille épuisante qui va déchirer la droite", analyse Laurent Joffrin dans Libération. "L'hypoprésident compte gagner en agressivité ce qu'il a perdu en influence. Il sera tueur plus que rassembleur. Il y a de meilleures nouvelles", juge le patron du quotidien de gauche.
"Un nouveau départ, mais..."
Dans Les Echos, Cécile Cornudet constate que "l'UMP lui offre un nouveau départ. Mais un départ lesté". "Bruno Le Maire (...) lui renvoie implicitement cette question de l'âge, dont il aimait tant jouer contre les autres", note-t-elle perfidement le jugeant "déconnecté" d'avoir été "persuadé que la dureté des Français à l'égard des politiques l'épargnerait lui."
"Ni taulier ni otage de ses troupes, il ne dispose en aucun cas du chèque en blanc qu'il espérait en se lançant dans la course", estime Philippe Waucampt dans Le Républicain lorrain. "Pour parodier un chanteur qui lui est proche, Nicolas Sarkozy, n'a pas donné envie d'avoir envie de le revoir à l'œuvre dans une campagne présidentielle", s'amuse Jean-Michel Helvig dans La République des Pyrénées.
Un répit pour François Hollande?
"Voici donc Nicolas Sarkozy, comme il y a dix ans, chef de parti. La différence vient de ce qu'entre-temps, il a exercé une fonction présidentielle et que ce qui apparaissait comme une marche en avant sous Chirac pourrait passer aujourd'hui pour un retour en arrière, pense Patrice Carmouze de L'Eclair des Pyrénées. Dans La Voix du Nord, Matthieu Verrier fait chorus: "la dynamique imprimée depuis son annonce de candidature n'est pas celle d'un ancien chef de l'État", et de souligner qu'en plus "Les sarkolâtres de 2007 ont laissé la place à des soutiens souvent critiques."
"Le visage creusé comme par une défaite, Sarkozy le vainqueur découvrait, samedi soir, qu'il avait perdu vingt points en dix ans chez les militants de son propre parti," raconte Christine Clerc dans Le Télégramme. "La magie Sarkozy n'est décidément plus ce qu'elle était", constate Bruno Dive dans Sud-Ouest. "Il devait plier le match, il a tout juste gagné la partie; il pensait gagner la guerre, il n'a fait que remporter, plus difficilement que prévu, une bataille", résume l'éditorialiste.
Une demi-victoire, un répit à venir pour François Hollande? Olivier Pirot, de la Nouvelle République du Centre Ouest, estime que, "cristallisant les tensions à droite, son retour pourrait permettre à François Hollande de retrouver son rôle de président normal. Un personnage construit en opposition à Nicolas Sarkozy et qui pourra à nouveau exister".